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Industrie

La filière automobile redoute un nouveau coup de massue fiscal

Publié le 17 juillet 2025

Par Robin Schmidt
3 min de lecture
Dans deux lettres distinctes adressées au ministre des Transports Philippe Tabarot, Luc Chatel, président de la PFA, et Xavier Horent, délégué général de Mobilians, ont fait part de leurs craintes concernant de nouvelles mesures susceptibles d’impacter davantage le secteur automobile. Tous deux appellent à une meilleure prise en compte de la voix de la filière dans les décisions à venir.
lettres craintes Mobilians Luc Chatel
Parmi les mesures suggérées par le rapport "Ambition France Transports", on retrouve par exemple un abaissement du malus au poids à 1 400 kg dès 2026. ©Renault/Martin-Gambier Olivier

Lancée par le Premier ministre et sous la supervision du ministre des Transports, la conférence Ambition France Transports a réuni du 5 mai au 9 juillet 2025 près d’une soixantaine de personnalités représentatives du secteur des mobilités. Seule exception et pas des moindres, la filière de l’automobile semble avoir été oubliée.

 

"Nous regrettons cependant de ne pas avoir été associés aux ateliers ressemblant certaines parties prenantes, en tant qu’organisation professionnelle représentative du secteur de l’automobile et des mobilités, alors que nous avions sollicité notre participation auprès de votre cabinet et de vos services", écrit Xavier Horent, délégué général de Mobilians, dans une lettre adressée au ministre des Transports Philippe Tabarot.

 

 

Remis le 9 juillet 2025 au ministre, le rapport de synthèse de la conférence semble en plus ne pas avoir ciblé l’industrie automobile comme l’une de ses priorités d’investissements. Bien au contraire, certains sujets évoqués pourraient avoir des impacts conséquents pour le secteur…

 

40 % de part de marché impactés par les mesures du rapport

 

Le rapport Ambition France Transports suggère, parmi d’autres mesures, d’abaisser de 1 600 à 1 400 kg dès 2026, le seuil du malus au poids sur les véhicules vendus en France, mais aussi de supprimer les abattements dont bénéficient aujourd’hui les véhicules hybrides. La loi de finances pour 2025 prévoit déjà d’abaisser le malus au poids à 1 500 kg à compter du 1er juillet 2026, impactant 20 % des véhicules, contre 8 % actuellement.

 

Dans un courrier, Luc Chatel, président de la PFA, interpelle le ministre des Transports sur les impacts que pourrait avoir un tel durcissement de cette taxe. D’autant que la loi de finances 2025 a déjà provoqué un dédoublement des recettes liées aux malus mais aussi divisé par trois l’enveloppe consacrée au bonus, jouant le rôle d’accélérateur de la chute du marché automobile français.

 

 

Selon le président de la PFA, sous l’effet cumulé des mesures proposées dans le rapport, la part de marché impactée pourrait être multiplier par cinq dès 2026 et s’élever à 40 %. À titre d’exemple, la taxe pourrait être multipliée par trois sur un Renault Kangoo, par cinq sur le Citroën C5 Aircross et même jusqu’à 50 sur la Peugeot 308.

 

Enfin, Mobilians, représenté par Xavier Horent, s’inquiète également fortement de la bascule opérée pour le bonus écologique, avec la mise en place du dispositif des certificats d’économies d’énergie. "Le nouveau dispositif a d’ores et déjà des répercussions majeures, tant sur le plan financier qu’administratif, pour les distributeurs automobiles, qui sont les seuls garants de sa bonne mise en œuvre. Ils engagent les avances des aides et verront impacter gravement leur trésorerie par les retards de paiement et les dysfonctionnements opérationnels", conclut le délégué général de Mobilians dans sa lettre.

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