La filière automobile face au défi de la voiture électrique accessible
Une nouvelle étape commence pour la filière automobile. Après un premier contrat de filière, passé entre la Plateforme de la filière automobile (PFA) et le gouvernement en 2018, les discussions se poursuivent pour la signature d'un nouvel engagement de soutien public qui doit courir jusqu'en 2027.
"Notre industrie se veut une industrie de transition et nous sommes à l'avant-garde de la bataille pour l'environnement", a précisé Luc Chatel, président de la PFA lors d'un point avec la presse le 20 octobre 2023. Le défi est important car il s'agit de poursuivre sans réduire le tempo de l'électrification des ventes de véhicules neufs, qui atteint 25 % sur les neufs mois de l'année 2023.
Poursuivre les investissements massifs dans l'industrie automobile, pérenniser les dispositifs d'accompagnement des pouvoirs publics et résoudre les enjeux de reconversion des salariés et de formation seront donc au cœur de ce nouveau contrat de filière, dont l'objectif est d'atteindre 50 % de ventes de véhicules électrifiés en 2027, dont 42 % en 100 % électrique.
Le défi de la voiture électrique accessible
Mais le plus gros défi de ce prochain contrat reste sans aucun doute celui de la production de voitures électriques abordables sur le sol français. "Le pire serait que l'on ait engagé toute la filière dans cette mutation de l'industrie et que les clients ne soient pas au rendez-vous", avance Luc Chatel qui reconnaît un tassement de la demande.
"Nous disposons désormais des capacités de production, d'un véritable écosystème avec notamment les gigafactories mais l'environnement économique et fiscal va-t-il nous permettre de fabriquer à un coût suffisamment compétitif pour les vendre", s'interroge le président de la PFA.
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Si le soutien de la demande est indispensable pour la PFA qui se satisfait notamment de la mise en œuvre du bonus automobile par le biais d'un score environnemental, l'amélioration de la compétitivité de la France est plus que jamais à l'ordre du jour.
Et la décision d'étaler sur plusieurs années la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) n'est pas, à ce titre, une bonne nouvelle pour l'industrie.
En France, le coût horaire du travail dans l'industrie atteint 42,8 euros de l'heure au premier trimestre 2023, bien loin des des 35,6 euros proposés dans la zone euro et près de 1,8 fois plus élevé que le taux horaire espagnol qui s'affiche à 23,8 euros.
Alors que se négocie actuellement le prochain plan de soutien à la filière, la PFA demande des mesures exceptionnelles pour rendre plus compétitifs les sites industriels notamment par le biais de zones Green deal où les impôts de production sont baissés.
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