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Industrie

Deux tiers des futures usines européennes de batteries menacées

Publié le 7 mars 2023

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Les usines de batteries en Europe seront peut être moins nombreuses que prévu. Selon T&E, 68 % des sites pourraient être impactés, notamment par les incitations américaines qui captent les investissements. Pour l’association, l’Europe doit vite réagir.
La production européenne de batteries en 2030 pourrait perdre 1,2 TWh selon T&E. ©BMW

Avant même que la date butoir de 2035 ne devienne improbable, nombre d’usines de batteries en Europe étaient menacées. En effet, selon T&E, Transport & Environment, "68 % de la production de batteries lithium-ion prévue en Europe en 2030 risque d’être retardée, réduite ou menacée." L’association précisant, "à moins que l’Europe ne propose des mesures incitatives et facilite la délivrance des permis." 

 

L’UE doit réagir vite car les investissements se sont effondrés en 2022. En effet, selon BloombergNEF, la part de l’Europe dans les investissements dans la production de batteries lithium-ion est passée de 41 % en 2021 à 2 % en 2022 ! 

 

 

L'une des principales causes, selon T&E, est l’IRA américain, l’Inflation Reduction Act, et ses milliards de dollars. Tesla a déjà indiqué que l’usine de Berlin attendrait pour les batteries et qu’il privilégiait les Etats-Unis pour la production de ses accus. Le site de Northvolt en Allemagne n’est plus prioritaire. Tout comme celui d’Italvolt, près de Turin en Italie, car le PDG de la société devrait privilégier un site en Californie, baptisé Statevolt. 

 

"La production de batteries dans l'UE est prise entre le feu croisé de l'Amérique et de la Chine, explique Diane Strauss, directrice de T&E France. L’Europe doit agir pour ne pas tout perdre. Afin de réagir aux subventions américaines et à l’avance chinoise en matière de batteries, il est urgent de mettre en place une politique industrielle verte axée sur les batteries, avec un soutien à l'échelle de l'UE pour augmenter la production." 

 

"Imiter l'IRA américain"

 

Les exemples sont nombreux et T&E dresse une liste des sites en danger ou qui n'ouvriraient pas toutes les tranches prévues. Ainsi, une capacité de 1,2 TWh (de quoi équiper 18 millions de VE) affiche un risque moyen à élevé d’être "interrompue ou perdue". 

 

"L’Europe devrait imiter l'IRA américain en termes de ciblage, de simplicité et de visibilité, ajoute Diane Strauss. Un fonds central, accessible à tous les États membres, devrait donner la priorité aux chaînes de valeur des batteries, aux énergies renouvelables et aux réseaux intelligents (smart grids)." 

 

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