Aumovio prend son envol
Annoncée par Continental en décembre 2024, l'entrée en Bourse d'Aumovio est une réalité depuis ce 18 septembre 2025. En effet, l'équipementier allemand, engagé dans une vaste restructuration, souhaite se recentrer sur les pneumatiques.
Son ancienne division Automotive est donc devenue Aumovio. En 2024, cette entité avait généré un chiffre d'affaires de 19,7 milliards d'euros, en baisse de près de 6 %, et une perte nette de 272 millions d'euros, avec environ 86 000 personnes dans le monde.
Aumovio se présente désormais comme une holding spécialisée dans les technologies automobiles : composants électroniques et mécaniques, logiciels, systèmes pour conduite assistée et automatisée, connectivité, sécurité, affichage et informatique embarquée.
Une autre branche de Continental, ContiTech, marche aussi vers son indépendance. Une partie vient d'ailleurs d'être vendue. En effet, la division OESL (Original equipment solutions) est passée dans les mains de l'américain Regent.
Aumovio est donc maintenant cotée à la Bourse de Francfort (Allemagne). Mais la première cotation n'est pas à la hauteur des ambitions affichées.
En effet, après une introduction à 35 euros, l'action reculait légèrement en restant très loin des 42 à 50 euros attendus par les analystes. Cela valorise toutefois l'entreprise à 3,5 milliards d'euros, à raison de quelque 100 millions d'actions émises.
Le titre d'Aumovio pourrait grimper à 59 euros d'ici 2026, d'après les analystes de Jefferies.
Dans la foulée, l'action de Continental reculait de 22 % à 57 euros, une baisse logique en raison de l'effet mécanique du détachement d'Aumovio dans le cadre de cette scission. Sur cette base, le cours remontait de 4 % en matinée.
"Travailler de manière plus agile"
"Nous pouvons désormais travailler de manière plus agile sur notre marché [...] et conclure des partenariats", explique le dirigeant à l'AFP. Quant au cours d'introduction inférieur aux attentes, il n'est "pas déterminant", selon Philipp von Hirschheydt, qui compte développer l'entreprise "sur le long terme".
Chaque détenteur de deux actions Continental va recevoir une action Aumovio. Parmi eux, l'équipementier Schaeffler, détenu par la famille du même nom, détient 46 % de Continental.
"Nous continuerons à créer de la valeur chaque jour, jusqu'à 8 % à long terme" en termes de résultat d'exploitation, contre 2,5 % affichés en 2024, a déclaré Philipp von Hirschheydt dans son discours.
Rappelons que les équipementiers, notamment allemands, sont en difficultés. Les plans sociaux s'enchaînent et Continental n'y a pas échappé avec notamment la fermeture de cinq usines et la suppression de près de 10 000 postes.
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