Sur les terres de URVO, la première usine VO du groupe Chopard
La sobre façade ne trahit rien de la modernité de l'activité qui vient de s'installer derrière. Le centre URVO du groupe Chopard fait dans la discrétion et devrait continuer dans cette voie. Pourtant, il est difficile de ne pas remarquer le ballet permanent des camions et des convoyeurs se rendant dans cette infrastructure qui a ouvert ses portes en novembre dernier à Genas, près de Lyon (69). Ceux-ci acheminent des véhicules en provenance de vingt des concessions du groupe, de Mercedes Dijon (21) à Peugeot Carpentras (84) pour les remettre en condition avant leur commercialisation.
Ce projet a été imaginé et réalisé de toutes pièces par les équipes en interne. Nulle consultation extérieure n'a été sollicitée, mais les concepteurs du centre URVO ont eu accès à d'autres sites du genre pour se faire une idée des besoins. Le bâtiment hébergeait auparavant un stock de machines agricoles. Il couvre une superficie de 3 300 m² sur un terrain de 16 000 m². Une aire suffisante pour l'aménagement des postes indispensables aux dix étapes qui vont de la réception au contrôle des VO à commercialiser en passant par la réparation et la préparation.
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Encore en phase de démarrage, le groupe Chopard s'appuie sur deux équipes qui se relaient entre 6h00 et 20h30 chaque jour (hors week-end). Avec 32 productifs, il estime ainsi pouvoir traiter 25 à 30 unités quotidiennement, soit environ 7 500 unités annuelles. "Selon nos calculs prévisionnels, nous pouvons tenir un lead time de 10 jours entre le retrait et le retour en point de vente, contre 16 à 17 jours actuellement", glisse Noël Pétaud, le directeur du centre. Homme de logistique industrielle, de gestion de l'après-vente et du commerce VO dans ses anciennes vies, son profil était tout désigné lors de la campagne de recrutement menée dans le cadre du projet. Les cadres qui l'accompagnent comme les collaborateurs qui interviennent sur les véhicules sont eux aussi davantage issus d'embauches locales que de mobilité interne au groupe de distribution. "Il est aussi question d'en faire un tremplin pour la jeunesse, il y aura donc des apprentis à terme", apprécie le directeur.
En lien direct avec les plateformes PR du groupe
Sans point de référence, la direction de l'usine de reconditionnement se montre patiente dans son apprentissage du métier et son évaluation des économies réalisées. En permanence, le schéma peut évoluer pour s'ajuster à la réalité opérationnelle. Pour piloter les flux, "nous nous sommes appuyés sur l'outil informatique de référence", se limite à dire la direction du groupe, tandis que les modules de Mercedes et de Stellantis serviront à passer commande des pièces mécaniques et de carrosserie à la concession Mercedes de Saint-Fons, au sud de Lyon, et à Opario, la plateforme PR du groupe Chopard sise à Châteauneuf-du-Rhône (26), qui anime un catalogue de 18 000 références. L'approvisionnement a lieu deux fois par jour, URVO ne stock alors que des éléments d'entretien régulier.
Les ordres de réparation sont établis in situ. Les experts en charge de l'inspection préliminaire ne connaissent jamais les montants de reprise ni les prix de revente par souci d'objectivité. "Nous traitons tous les travaux mécaniques et le bon sens s'applique, explique Noël Pétaud. Il faudra ensuite affiner les niveaux de préparation pour homogénéiser". Une cohésion à l'échelle du groupe à laquelle, se souvient-on, le groupe Bodemer a prêté une grande attention en impliquant chacun des responsables VO de la plaque. Mais cela concerne davantage les éléments esthétiques que mécaniques qui eux relèvent de la sécurité des occupants.
Pour la peinture, le groupe a opté pour la combinaison entre une cabine traditionnelle et deux cabines One Day Repair aux rotations plus rapides. Sur la fin du parcours de remise en état, deux collaborateurs du centre URVO travaillent au nettoyage de l'habitacle et du tour de caisse en coopération avec quatre prestataires extérieurs locaux. Le seul d'ailleurs à avoir accès à l'usine, tant les compétences en interne suffisent à satisfaire les besoins du cycle de reconditionnement.
Vient l'étape de la photo. Chez URVO, le choix s'est porté sur une cabine, celle de Carlab. L'opérateur prend une dizaine de photos de l'extérieur et une trentaine de l'intérieur en plus de captures à 360°. Il ajoute des clichés du moteur et des défauts notables. Il faut compter entre 15 à 20 minutes selon les modèles et une dizaine de minutes supplémentaires lorsqu'il s'agit modèles plus exclusifs. Ensuite l'opérateur retravaille les séries avant de les transmettre aux concessions et de les pousser dans l'outil de diffusion des annonces. Grâce à une configuration en amont du logiciel de Carlab, les exigences des constructeurs pour les labels sont respectées.
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Hors des murs, l'enceinte hautement protégée permet le stockage de 350 VO en transit. "Bientôt chacun d'eux pourra être estampillé d'un macaron aux couleurs du groupe qui certifie la qualité de reconditionnement du VO, explique Cyril Leroux, le directeur marketing et digital du groupe Chopard. Nous pourrions même imaginer un système de classification du niveau de reconditionnement pour l'afficher en toute transparence sur le site internet". Un canal de vente qui devient un axe hautement stratégique pour le concessionnaire qui pèse plus d'un milliard de chiffre d'affaires par an.
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