S'abonner
Distribution

Rentabilité réseaux 2024 : en chute libre

Publié le 14 avril 2025

Par Christophe Bourgeois
3 min de lecture
En 2024, la rentabilité des réseaux de distribution automobile a continué de subir la pression de plusieurs facteurs économiques, commerciaux et réglementaires. Peu d’entre eux ont vu leur profitabilité progresser.
rentabilité réseaux 2024
La rentabilité moyenne des marques de notre panel est de 0,44 %. ©AdobeStock-somneuk

Alors qu’en 2023, la ren­tabilité moyenne des ré­seaux s’était légèrement stabilisée à 1,36 %, un recul par rap­port au 1,44 % de 2022, les résultats pour 2024 semblent plus préoccu­pants.

 

Avec une moyenne de 0,44 %, elle a, en effet, montré une tendance générale à une très forte baisse et ce phénomène touche la quasi‑to­talité des marques, notamment les généralistes. À part Seat-Cupra, pas une seule marque de notre panel n’a connu une rentabilité supérieure à celle de 2023.

 

Les raisons de cette situation sont multiples. Premier point, la baisse du volume de vente des véhicules neufs : le marché s’est contracté de 3,2 % et le niveau des commandes, qui était très soutenu au cours des années qui ont suivi la pandémie, a lui aussi chuté.

 

En parallèle, l’augmentation des frais financiers, notamment liée à l’ac­cumulation des stocks, qui ont été importants par manque de rotation, aussi bien sur le neuf que sur l’occa­sion, et la hausse des charges fixes ont eu un fort impact sur cette ren­tabilité.

 

Impact de la transition vers les véhicules électriques

 

Un autre facteur clé qui a affecté cette rentabilité est la transition vers les véhicules électriques. Si certains constructeurs, comme Peugeot, ont tenté de s’adapter avec des objec­tifs ambitieux pour les ventes élec­triques avec, par exemple, un objec­tif de 25 % de transactions VE, cette transition s’avère plus complexe que prévu. Les marges sur les véhicules électriques sont souvent plus faibles que sur les modèles thermiques et la clientèle n’est pas toujours au rendez‑vous.

 

En parallèle, la baisse des ventes de véhicules thermiques et hybrides classiques n’a pas per­mis de compenser cette différence, ce qui a entraîné une pression sup­plémentaire sur les rentabilités des distributeurs.

 

Pression sur les VO

 

Autre facteur de contraction : le véhicule d’occasion. En 2024, plu­sieurs marques ont observé une forte baisse des marges sur cette activité ; par exemple, le réseau Vol­vo a subi une dégradation de 28 % de sa marge brute sur cette acti­vité.

 

Les concessionnaires ont du mal à ajuster leurs tarifs face à un marché saturé et à des valeurs rési­duelles parfois, voire souvent, mal estimées. Des phénomènes comme les fortes variations de prix sur cer­tains modèles, comme la Fiat 500e, compliquent également la gestion des stocks, réduisant la rentabilité globale des réseaux.

 

 

En dépit de ces défis, certains ré­seaux espèrent une reprise en 2025. Les marques s’efforcent de redresser la barre en ajustant leur stratégie de vente et surtout leurs stocks. Mais pour certains acteurs, la situation est plus que préoccupante.

 

C’est notamment le cas pour la plu­part des marques du groupe Stel­lantis qui, à part Peugeot, affichent toutes une rentabilité négative, la palme d’or revenant à DS Automobiles dont les pertes de -2,3 % battent tous les records. Dans ces conditions, le constructeur n’aura pas d’autres choix que de mettre la main à la poche s’il ne veut pas voir son réseau en mauvaise posture dans les semestres à venir.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle