Renault revient dans les centres-villes
"Si vous n'êtes pas présent dans un lieu, vous ne vendez pas." Ce constat est le point de départ énoncé par Arnaud Belloni, directeur marketing du groupe, pour expliquer le retour de Renault dans les centres des plus grandes métropoles du monde, à l'occasion de l'inauguration du site RNLT, boulevard Saint-Germain dans le VIe arrondissement.
Dans un magasin d'un peu plus de 400 m², cette adresse gérée par Retail Renault Group n'est pas juste une vitrine comme peut l'être un flaghisp, mais bien un lieu de vente comme n'importe quelle concession.
"En province, les concessionnaires disposent d'agences pour une meilleure couverture du territoire, explique Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault. Les RNLT sont comme des agences, mais dans un environnement d'hypercentre. Cette stratégie mise ainsi sur la proximité et l’innovation pour séduire les citadins et s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs dans un contexte de mobilité en pleine évolution."
Populaire en Asie
Le concept RNLT est né de deux constats. "Lorsque nous sommes revenus au salon de Francfort, dans un décor assez similaire à ce que vous voyez ici, nous avons vu que le public était conquis par l'ambiance, explique Arnaud Belloni. Seulement, pour des questions de coûts, nous ne pouvions pas reproduire cette ambiance dans une concession de plusieurs milliers de mètres carrés."
Le second s'appuie sur ce qui existe en Asie et en Amérique du Sud. "En Asie, les constructeurs disposent de points de vente dans les centres commerciaux ou dans les centres des métropoles", raconte Arnaud Belloni. Il est d'ailleurs intéressant que le concept RNLT s'épanouisse dans cette région du monde, puisqu'il en existe déjà six en Corée du Sud ainsi qu'en Amérique du Sud, notamment en Colombie.
"On sait qu'en Europe, cela ne fonctionne pas dans les centres commerciaux, mais nous estimons qu'avec l'arrivée de nouveaux modèles aussi disruptifs que la Renault 5, nous pouvions de nouveau revenir au cœur des villes". Mais pas n'importe comment. Les RNLT disposent d'une superficie entre 100 et 300 m², dans laquelle on peut exposer deux à quatre voitures. Un immense configurateur permet de mettre en avant le reste de la gamme qui n'est pas exposée sur le site.
Presqu'une concession en miniature
Ils doivent également bénéficier d'un parking à proximité pour que les clients puissent essayer les véhicules. "Nous trouvons ici toute l'offre de services que propose une concession, précise Fabrice Cambolive.
Outre l'essai routier, le site dispose d'une aire de livraison et de mise en main, tandis que l'entretien et les réparations s'appuient, dans le cas des RNLT de Paris, sur les structures de RRG en périphérie. "Un service de voiturier est en charge de convoyer les véhicules dans les ateliers", poursuit le dirigeant. Il est également prévu de mettre en place un corner Mobilize, pour exposer notamment les récentes Duo et Bento.
Celui du boulevard Saint-Germain est le deuxième à Paris, après celui du boulevard Haussmann ouvert en avril 2024. Il emploie deux commerciaux en permanence, "voire un troisième", en fonction des périodes de l'année. Outre les véhicules exposés, le concept intègre une boutique de produits dérivés, appelée The Originals Renault, principalement composée de miniatures, de vêtements et d'accessoires.
En Europe, RNLT a ouvert (ou va ouvrir) à Bruxelles (Belgique), Milan (Italie), Rotterdam (Pays-Bas), Madrid (Espagne) et Londres (Royaume-Uni). À terme, Renault prévoit d'ouvrir 80 à 120 RNLT dans le monde, "a minima un dans chaque capitale des pays où nous sommes présents", glisse Arnaud Belloni.
En France, certains distributeurs privés ont fait part de leur intention d'en ouvrir un à Bordeaux (33) ou à Lyon (69), alors que RRG cherche à en ouvrir un troisième intramuros et deux autres en proche banlieue.
À l'heure où les villes européennes, notamment Paris, veulent chasser les voitures des centres-villes et où le taux de motorisation est en chute libre, cette démarche peut paraître à contre-courant.
Pourtant, les RNLT ne sont pas qu'une vitrine pour la marque qui a des ambitions commerciales. Si Fabrice Cambolive ne communique pas sur les volumes, il assure que toutes les données, notamment le nombre de visiteurs, seront scrutées à la loupe. Il a néanmoins indiqué qu'il y a eu jusqu'à 200 visiteurs quotidiens depuis l'ouverture du RNLT Saint-Germain. "Notre concept attise la curiosité", se félicite-t-il.
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