Le club des groupes de distribution automobiles milliardaires s'agrandit
Le club des groupes milliardaires (en chiffre d’affaires) ne cesse de s’agrandir. Alors qu’ils n’étaient que cinq en 2018, ils sont désormais treize à rejoindre ces hautes sphères qui semblent de moins en moins exclusives. BPM Group, GCA, Hess Automobile et LS Group sont les quatre nouveaux acteurs qui, depuis l’année dernière, affichent un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 1 milliard d’euros.
À chaque fois, cette progression est portée par une croissance externe. C’est le cas, par exemple, du groupe Hess Automobile. Ce dernier s’est fortement développé avec Renault en reprenant, fin 2020, cinq succursales dans le Grand Est. Cette acquisition a ainsi contribué à l’augmentation de son chiffre d’affaires de 47 %.
Autre facteur : l’internationalisation des distributeurs. C’est notamment le cas du groupe GCA qui a racheté de nombreux points de vente Toyota en Belgique. Car, trop à l’étroit sur le marché français, ces géants se développent à l’étranger. Avec la bénédiction des constructeurs qui ont pour stratégie, du moins certains d’entre eux, de réduire le nombre d’interlocuteurs sur le continent.
Hors des frontières
D’ailleurs, dans les prochaines années, l’internationalisation sera probablement l’un des grands axes de développement des opérateurs les plus importants, ayant, de par leur taille, atteint leur limite de croissance sur le marché interne. BYmyCAR et LG Automobiles, pour ne citer qu’eux, ont ainsi de fortes ambitions en Europe. Ces investissements étrangers auront un impact dans nos futurs classements. Ces treize "milliardaires" ont vendu à eux seuls 522 299 voitures, soit près d’un tiers du marché global. Quant à l’intégralité des acteurs du Top 100, ils ont écoulé 1 211 920 véhicules.
Cela constitue une part de marché de 73 %, poursuivant la tendance amorcée l’année dernière, avec une pénétration de 69,9 %. En valeur absolue, c’est certes moins important qu’en 2019 (1 316 975 unités), année de référence, mais cela traduit une concentration beaucoup plus forte ; en 2019, notre Top 100 ne représentait "que" 59,5 % des immatriculations.
Un chiffre d’affaires en augmentation
Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’après une baisse naturelle en 2020 liée à la pandémie et au confinement qui ont paralysé le commerce, le chiffre d’affaires cumulé par notre Top 100 connaît une progression exceptionnelle ; il est, en effet, de 52 484 millions d’euros, soit une augmentation de 15,3 % par rapport à 2019. Et en dix ans, il a ainsi quasiment doublé. Tous les distributeurs du palmarès ont vu leur chiffre d’affaires progresser, sauf 7 % d’entre eux qui ont enregistré une baisse.
Dans le détail, citons, sans être exhaustif, trois groupes qui ont réalisé une belle progression dans notre classement. Avec 44 000 VN écoulés en 2022, les ventes du groupe Chopard-Lallier ont progressé de 34,1 %. Cette augmentation lui a permis de passer de la 8e à la 2e place, s’installant ainsi sur la deuxième marche du podium qu’il ravit au groupe Gueudet. Ce dernier a vendu 40 779 unités (- 4,3 %). Présent de l’Aube aux Alpes-Maritimes, le bisontin s’est développé en reprenant, entre autres, des affaires Stellantis dans le Var et dans l’Isère.
Un peu plus loin, notons également la remontée du groupe Jean Lain Mobilités (de 22e à la 18e place). Le savoyard voit ses ventes progresser de 27 %, passant de 13 589 à 17 256 unités. Citons encore la belle performance de BPM Group (de la 30e à la 23e place). Outre le fait que son chiffre d’affaires ait dépassé le milliard d’euros, l’orléanais a enregistré une augmentation de ses ventes de 22,8 % à 14 100 unités, grâce notamment à la poursuite de son développement dans la distribution des marques ex-FCA, avec la reprise des points de vente dans la région Centre-Val de Loire du groupe Prestige Automobile, depuis la fin décembre 2020.
Autre opérateur qui a connu une très belle année 2021 : LG Automobiles. Le perpignanais a gagné près de 30 places passant de la 100e position à la 72e. Il a écoulé 4 420 véhicules contre 2 569 en 2020, une augmentation notamment liée au rachat des sites Mercedes-Benz à Barcelone.
Si l’on se concentre sur le Top 10 en matière de transactions VN, l’écart entre le premier et le dernier de ce palmarès se réduit d’année en année. Hors Emil Frey France, la différence entre le deuxième (Chopard-Lallier) et le dixième (Tressol-Chabrier) est de "seulement" 14 000 unités. Elle était de 17 000 en 2020 et de 23 600 deux ans auparavant. Autre fait important : les distributeurs ont embauché. Leur effectif a, en effet, augmenté de 7 500 personnes. Au total, les 100 premiers opérateurs emploient 92 000 salariés.
Une taille intermédiaire en Europe
S’il était encore nécessaire de le préciser, toutes ces données montrent que la concentration dans la distribution automobile ne connaît aucun ralentissement. Les évolutions des contrats de distribution et les nouveaux métiers liés aux nouvelles activités des distributeurs accéléreront ce regroupement.
Mais si l’on regarde notre Top 100 à travers le prisme européen, cette concentration est encore loin d’avoir atteint son paroxysme. Selon l’organisme ICDP qui recense les 50 premiers distributeurs européens en s’appuyant sur leur chiffre d’affaires, le premier distributeur français, en l’occurrence, BYmyCAR, se trouve au milieu du peloton à la 22e place avec un chiffre d’affaires de 1,63 milliard d’euros pour 37 816 véhicules neufs écoulés en 2020. Avec 1,97 milliard d’euros en 2021, en hausse de 21,4 %, le français se rapprochera-t-il des sommets européens ?
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