Automobile : la fiscalité fait plonger le marché à un niveau jamais vu depuis 50 ans

Triste record qui s'annonce pour le marché automobile en 2025. Selon l'étude des chiffres du marché réalisée par Dataneo à la demande de Mobilians, les immatriculations de voitures neuves ne devraient pas dépasser 1,61 million d'unités. Un volume qui marquera une chute de 27,3 % du marché français par rapport à 2019.
Il s’agirait surtout de l'une des pires années depuis 1972. Seules les années 1975 avec 1,48 million de voitures neuves, 1974 (1,52 million) et 2022 (1,53 million) afficheraient un niveau encore plus faible.
Depuis 2020, l'organisme a recensé une perte annuelle de volume comprise entre -14 % et -26 % par rapport à la période avant-Covid. Pour Mobilians, cette crise s’explique principalement par un affaiblissement de la demande des particuliers comme des entreprises.
En cause, l'hyperfiscalisation et l'inflation des différents dispositifs de taxation que sont le malus au CO2, le malus au poids, mais aussi la réforme des avantages en nature et la taxe sur le verdissement des flottes. "L'automobile a toujours été la vache à lait des gouvernements français. Mais à ce stade de la fiscalité, l'État devrait faire attention à ne pas tuer la vache", ironise Marc Bruschet, président des distributeurs automobiles de Mobilians.
Chute des recettes de TVA
Et pour cause ! En essayant d'inciter les automobilistes (particuliers comme professionnels) à se tourner vers les véhicules électriques et donc en taxant les autres motorisations, la baisse du marché aurait fait perdre près de quatre milliards d'euros de recettes de TVA au cumul des quatre dernières années.
Et même les recettes estimées par le durcissement envisagé des malus pour 2026 et 2027 ne pourraient compenser la perte de TVA engendrée par un attentisme des clients. Dataneo estime que les malus (CO2 et au poids) appliqués en 2025 devraient apporter 694,8 millions d'euros de recettes. Celles-ci passent à 936,3 millions d'euros l'année prochaine et 1,067 milliard d'euros en 2027 !
"Manifestement, nous devrions subir un effet de seuil entre 2025 et 2026, avec une hausse de près de 35 % des recettes du malus en 2025 et 2026. Et cette augmentation vient essentiellement des taxes sur les PHEV que l'on va finir de faire mourir et les hybrides", rappelle Marc Bruschet qui pointe du doigt la contradiction de cette évolution par rapport à l'objectif d'urgence climatique.
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