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Temps de passage positif mais avance fragile

Publié le 18 juin 2010

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Le marché du véhicule utilitaire léger affiche une progression de 10 % au cumul des cinq mois mais reste néanmoins "fragile", si l'on en croit l'avis de certains directeurs de marque. En atteste la baisse de 2,8 % enregistrée sur...
Le marché du véhicule utilitaire léger affiche une progression de 10 % au cumul des cinq mois mais reste néanmoins "fragile", si l'on en croit l'avis de certains directeurs de marque. En atteste la baisse de 2,8 % enregistrée sur...
...le mois de mai. Analyse.

Avec 32 196 unités immatriculées en mai, le marché affiche une baisse de 2,8 % par rapport à mai 2009. Il s'agit de la deuxième variation négative enregistrée depuis le début de l'année (-0,5 % en février) qui survient après des mois de mars et d'avril en forte augmentation. "Le VU démarre un peu mieux que l'an passé. Nous avons pris pas mal de contacts dans les concessions, mais c'est encore fragile. Il faut savoir si c'est une reprise structurelle ou technique", analyse Luc Chausson, directeur de Volkswagen Utilitaires qui se félicite d'une hausse de 80 % des ventes à loueurs et de 11 % aux flottes par rapport à 2009 pour sa marque. "Les résultats auprès des petites sociétés ont tendance à légèrement baisser. Il y a un besoin de renouvellement certain. Pourtant, les clients, en position d'attente choisissent la solution locative plutôt que l'achat", constate-t-il.

Pénétration en hausse pour Renault

Au cumul des cinq premiers mois, avec 170 485 immatriculations, le marché est en progression de 10 % par rapport à la même période l'an passé. "Ce qui est convenable mais décevant car on s'attendait à mieux par rapport à l'année 2009", juge pour sa part François Guionnet, directeur des ventes spéciales de Renault. Rythmé par un vaste plan produits en 2010 et surfant également sur la vague Dacia, Renault affiche une croissance de 18,8 % de janvier à mai et voit sa pénétration passer de 30 à 31,9 %. Quant à Dacia, la part de marché progresse de 0,5 point, à 1,4 %. Au total, le groupe affiche donc une part de marché de 33,35 %, contre 30,9 % un an avant. "La gamme des véhicules de société est sans conteste le moteur de ce succès, précise François Guionnet. Nous sommes en progression de 38 % sur ce segment avec une part de marché de 39,7 %. Les fourgonnettes, dont nous avons complété l'offre avec le Kangoo Maxi, sont en hausse de 22 % quand le segment de marché est à "seulement" +10 %. Enfin, viennent les fourgons, un créneau sur lequel nous sommes parvenus à maintenir notre pénétration de 26 %, malgré le double renouvellement de produits, sur Trafic et Master".

Des tendances plutôt optimistes

Bien qu'en progression de 4,4 % depuis le début de l'année, Fiat Professional a subi une sévère chute en mai (-23,7 %). La marque italienne stabilise néanmoins sa pénétration à 9,3 %, soit une petite hausse de 0,1 % depuis ce début d'année et une première place confortée au rang des marques importées. "Il y a une grosse poussée des loueurs courte durée, marché sur lequel nous ne souhaitons pas revenir pour l'instant. Les loueurs longue durée progressent également fortement mais dans une moindre mesure. Quant aux sociétés, elles reculent de 1,4 %. Ce qui montre que si reprise il y a, cette dernière est encore fragile. Les chiffres des commandes sont d'ailleurs en baisse de 1,6 % ce qui confirme cette tendance", commente Patrice Bergonzi, directeur de Fiat Professional.

Une relance poussive et laborieuse donc qui n'empêche pas les responsables de rester optimistes quant aux perspectives du marché en 2010. "L'économie tourne au ralenti mais cela ne nous empêchera pas de remplir nos objectifs, puisque le marché est tout de même à +10 % depuis le début de l'année, quand il reculait de 30 % au même temps de passage, il y a un an. En 2010, nous repartons sur des bases plus saines", souligne Luc Chausson. "Le marché sera assurément plus fort que ce que nous pensions en début d'année. La reprise mènera à une croissance d'environ 5 à 6 %, à 405 000 ou 410 000 unités", pronostique Patrice Bergonzi.

Gredy Raffin et Benoît Landré

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