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Le prix de vente des voitures neuves évince une partie de la clientèle

Publié le 8 décembre 2021

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
La France est l'un des pays en Europe où le taux d'achat de voitures neuves par les ménages est le plus faible. L'Observatoire de l'automobile Cetelem craint que la voiture ne devienne un produit de luxe.
La France est l'un des pays en Europe où le taux d'achat des ménages est le plus faible.

Avec un volume de vente dans le monde de 79,7 millions de voitures neuves en 2021, le marché automobile va faire un bond en arrière de 10 années. "Même si les ventes vont connaître une légère croissance de 2 % en 2021 par rapport à 2020", estime Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire automobile Cetelem.

 

De fait, la pénurie des semi-conducteurs n’aura pas permis le rebond espéré après la crise sanitaire de 2020 qui a entraîné une chute de 13,7 % des ventes pour atteindre un niveau de 78 millions de véhicules neufs. En Europe, la baisse des marchés est encore plus forte avec un niveau estimé selon le cabinet C-Ways (d’après les sources ACEA) à 11,63 millions de véhicules (-3%). Dans ce cadre, la France devrait terminer l’année 2021 à un niveau de 1,630 million de voitures neuves. Un volume quasi équivalent à celui de 2020 et qui, selon les prévisions du cabinet C-Ways, sera identique en 2022.

 

Lire aussi : Marc Bruschet, CNPA : "Nous arrivons à la limite de l'acceptation sociale du prix de la voiture neuve"

 

"Il ne devrait pas y avoir de rebond en 2022 car le manque de composants électronique devrait se faire sentir au moins sur le premier semestre 2022", poursuit Flavien Neuvy. Avec deux années de marché aussi faibles, la France aura ainsi "perdu" plus de 600 000 unités au cumul entre 2020 et 2021. "Est-ce un réservoir de croissance ? Quand le rattrapage aura-t-il lieu ? Clairement, aujourd’hui, le marché français est en dessous du rythme habituel", poursuit Flavien Neuvy.

 

Taux d'achat des ménages le plus faible d'Europe

 

Ce faible niveau de marché est d’ailleurs clairement accentué par la faiblesse de la demande des particuliers. Ainsi, cette année, le segment des professionnels devrait atteindre 926 000 immatriculations (+6%) tandis que celui des ménages s’écroule à 704 000 unités (-10 %), soit 43,2 % du volume global. Avant la crise sanitaire, ces derniers pesaient encore 44,6 % du marché. Mais dix ans en arrière, en 2011, les particuliers représentaient encore 58,5 % des immatriculations en France.

 

 

Ainsi le taux d’achat des ménages est en chute libre. Le rapport entre les immatriculations aux particuliers et le nombre de ménages en France a même été divisé par deux depuis dix ans en passant de 5 % en 2011 à 2,3 % en 2021. Une des explications avancées par Flavien Neuvy sur cette désaffection repose sur l’évolution du prix de vente des voitures neuves qui évince une partie de la clientèle. "Le prix de vente moyen d’un véhicule neuf s’élève à 26 000 euros alors que le salaire moyen n’est que de 2500 euros nets par mois", fait observer Flavien Neuvy.

 

La voiture neuve va-t-elle devenir un produit de luxe ? La croissance du marché du véhicule d'occasion (+9,5 % au cumul 10 mois de 2021) avec un volume de 5,128 millions de véhicules d'occasion vendus vient en tout cas appuyer cette idée.

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