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Comment pourrait s'achever l'année 2024 pour les voitures d'occasion ?

Publié le 23 octobre 2024

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Dans sa dernière publication en date, AAA Data se projette sur un cumul de 5,3 millions de transactions de voitures d'occasion en 2024. En partant de ce postulat, comment cela positionnerait la performance du dernier trimestre par rapport aux années précédentes ?
AAA Data voitures d'occasion
AAA Data table sur un total de 5,3 millions de transactions de voitures d'occasion en 2024. ©AdobeStock-WavebreakmediaMicro

À l'entame de la dernière grande période de l'année, les jeux de prédiction peuvent commencer. AAA Data a donné le coup d'envoi avec sa dernière publication d'informations sur le marché. La société d'analyse des immatriculations et des transactions a estimé que la France pourrait terminer l'exercice avec 5,3 millions de réaffectations de voitures d'occasion au compteur.

 

En parvenant à un tel total, le secteur gagnerait 2 % par rapport à l'exercice précédent. La France connaîtrait alors son meilleur résultat depuis la fin de la pandémie. Tout en demeurant à distance des scores enregistrés jusqu'à 2021.

 

La projection d'AAA Data a quelque chose de pessimiste en un sens. Et pour cause, à la fin du mois de septembre, le marché tricolore affichait une croissance de 4,2 %. Autrement dit, les analystes semblent tabler sur un ralentissement marqué des ventes au dernier trimestre. Alors comment cette période se présente-t-elle par rapport à ce qui a été observé depuis 2019 (exception faite de 2020 pour cause de double confinement) ?

 

Un trimestre plus faible en volume absolu

 

En partant du postulat que le marché des voitures d'occasion bouclera à environ 5,3 millions de transactions, les trois premiers trimestres auront contribué à hauteur de 75,6 % du cumul. Seules deux autres années ont fait mieux, à savoir 2021 (76 %) qui reste l'exercice de référence historique et 2022 (75,8 %).

 

A lire aussi : Avec Pilot Trend, La Centrale veut aider à optimiser les stocks

 

Pour passer de quatre millions de voitures remises à la route à fin septembre à 5,3 millions au total des douze mois, le secteur devra augmenter de 32,3 %. Un trimestre qui serait alors loin du standard de l'an passé. En 2023, les statistiques faisaient état d'une ascension de 35,2 %, pour arriver à 5,2 millions d'unités. Bien avant, d'octobre à décembre 2019, le marché avait pris 34,3 %.

 

En nombre absolu de transactions, le secteur pourrait connaître un "petit" trimestre comparativement aux habitudes. En s'appuyant sur les estimations d'AAA Data, un peu moins de 1,3 million de voitures changeraient de main entre octobre et décembre 2024. Si cela se confirme dans les chiffres, il n'y a qu'en 2022 que le pays aura connu un score plus modeste au cours des dernières années (à 1,26 million de reventes). À noter que la moyenne se situe jusqu'alors à 1,38 million d'unités.

 

La quête de B-SUV

 

Pour parvenir à cette estimation de 5,3 millions de transactions à fin décembre, AAA Data a pris en considération les fluctuations des mois écoulés. "Nous entrons dans le dernier trimestre d'une année atypique, souligne Marie-Laure Nivot, responsable intelligence marché. Il y a eu des anomalies comme les mois d'avril et de juillet qui ont été très forts ou mars et juin aux résultats décevants".

 

L'analyste soutient que le dernier trimestre 2024 ne sera pas aussi fort que celui de l'an passé "et jusqu'à présent le mois d'octobre confirme cette hypothèse". En effet, au cours des quinze premiers jours, 242 843 voitures d'occasion ont été acquises, soit 0,5 % de moins qu'il y a un an. Ce qui porte le score global à près de 4 247 800 reventes, soit 3,9 % de plus qu'en 2023.

 

A lire aussi : Le stock d'occasions des concessionnaires ne remonte pas

 

AAA Data prend en compte le niveau de stock. S'il est remonté, il est loin du niveau de 2019. Les consommateurs ont a priori moins de choix, alors même que l'incertitude économique actuelle ne les pousse pas forcément à arbitrer en faveur d'un achat de véhicule, ne serait-ce que d'occasion. "Il faut avoir des B-SUV, conseille Marie-Laure Nivot, car les ventes croissent de 20 % pour atteindre 9 % de part de marché, contre une pénétration de 7 % dans le parc roulant".

 

Certains éléments pourraient influer à la hausse les volumes. Les concessionnaires le prédisent depuis plusieurs semaines. D'abord, il y a le fait que les loueurs courte durée ont anticipé les cycles, remettant en vente une part de leurs flottes dès le mois d'août en raison de la faible demande des vacanciers. Ensuite, il y aura certainement des actions commerciales destinées à "nettoyer" les stocks, avant les vagues de buy back attendues prochainement. Rien n'est encore joué.

 

Historique des ventes de VOP au quatrième trimestre
Année  Cumul VO
(9 mois)
Cumul VO
(12 mois)
Part du cumul
à 9 mois

sur total annuel (%)
Évolution volume
au T4 (%)
Croissance
en volume absolu
2019 4 312 549 5 790 607 74,5 34,3 1 478 058
2021 4 577 214 6 019 033 76,0 31,5 1 441 819
2022 3 947 077 5 210 170 75,8 32,0 1 263 093
2023 3 844 678 5 196 224 74,0 35,2 1 351 546
2024 4 005 056 5 300 000 75,6 32,3 1 294 944
Moyenne 4 170 380 5 554 009 75,1 33,2 1 383 629
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