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Constructeurs

Toyota se montre confiant pour son nouvel exercice

Publié le 10 mai 2023

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Durant l'exercice 2022/2023, bouclé le 31 mars dernier, Toyota a vu son bénéfice net reculer de 14 %, mais le nippon se montre optimiste pour la suite. Il s'attend à une hausse de tous les indicateurs pour sa nouvelle année comptable.
Toyota table sur une production de 10,1 millions de véhicules en 2023/2024, soit 10,6 % de plus que sur l'exercice précédent. ©Toyota

Toyota vient de dévoiler ses résultats pour l'exercice 2022/2023 qui s'est terminé le 31 mars dernier. Le groupe japonais a vu son bénéfice net annuel décliner de 14 % en 2022/2023 à 2 451,3 milliards de yens (16,5 milliards d'euros au cours actuel), notamment à cause de l'envolée de ses coûts de matières premières.

 

Mais il anticipe un rebond de 5 % de son bénéfice net en 2023/2024, à 2 580 milliards de yens. Et il prévoit aussi un rebond de 10 % de son bénéfice opérationnel annuel, à 3 000 milliards de yens, contre 2 725 milliards de yens en 2022/2023 (-9 % sur un an).

 

Des facteurs positifs comme l'atténuation de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, l'amélioration de ses capacités de production et un impact plus faible de ses coûts de matières premières devraient plus que compenser les effets de change négatifs attendus en 2023/2024 dus à la remontée du yen, selon Toyota.

 

Et le géant automobile table sur un nouveau chiffre d'affaires annuel de 38 000 milliards de yens (256 milliards d'euros au cours actuel), ce qui serait une hausse de 2,2 % par rapport à l'exercice écoulé, lors duquel ses ventes ont déjà bondi de 18,4 %.

 

Des ventes en hausse 7,8 % sur le nouvel exercice

 

Ses ventes en volume sur son nouvel exercice devraient par ailleurs atteindre un nouveau record : 11,38 millions de véhicules, toutes marques du groupe confondues (Toyota, Lexus, Hino et Daihatsu). Soit une hausse dynamique de 7,8 %, comparé à une progression plus modeste de 1,2 % en 2022/2023 (10,55 millions d'unités écoulées).

 

Comme le déséquilibre entre l'offre et la demande de semi-conducteurs se réduit, "nous nous attendons à une croissance dans toutes les régions", a déclaré mercredi le directeur financier du groupe Yoichi Miyazaki lors d'une conférence de presse.

 

La situation n'est "pas encore revenue à la normale" pour l'instant, mais la capacité de Toyota à gérer ses approvisionnements en semi-conducteurs s'est "significativement améliorée", a ajouté Yoichi Miyazaki. Le groupe s'est aussi fixé l'objectif de produire 10,1 millions de véhicules de ses marques Toyota et Lexus en 2023/2024, soit 10,6 % de plus que sur l'exercice écoulé.

 

Toyota a également annoncé un nouveau plan annuel de rachat de ses propres actions pour un montant maximum de 150 milliards de yens et une hausse de son dividende plus importante qu'à l'accoutumée (60 yens par action au titre de l'exercice écoulé, soit +15 % comparé à 2021/2022).

 

A lire aussi : Toyota n'oublie pas l'électrique

 

Toyota est resté numéro un mondial de l'automobile en 2022 pour une troisième année consécutive, et les analystes s'attendent à ce qu'il conserve sa couronne dans les prochaines années. Mais le roi incontesté des technologies hybrides a tardé à se lancer sérieusement dans le tout-électrique, alors que ce segment devient toujours plus important en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, de quoi menacer à terme sa suprématie mondiale.

 

Ce retard est déjà pénalisant en Chine pour Toyota et d'autres constructeurs nippons, a souligné Satoru Takada, analyste automobile du cabinet de conseil TIW à Tokyo, interrogé par l'AFP en amont des résultats. Or, il est d'une "importance capitale" pour l'industrie automobile japonaise de redevenir compétitive en Chine, a-t-il insisté.

 

Dans ce contexte délicat, Akio Toyoda, petit-fils du fondateur de Toyota et PDG du groupe depuis 2009, a préféré passer la main à l'un de ses fidèles lieutenants, Koji Sato, 53 ans, devenu PDG le 1er avril.

 

Tout en préservant la stratégie diversifiée du groupe en matière d'électrification, dans laquelle les hybrides continuent d'occuper une place de choix, Koji Sato veut aussi résolument accélérer dans le tout-électrique. Cela va nécessiter une révolution dans les systèmes de production de Toyota, qui jusqu'à récemment encore pensait ne pas avoir besoin d'une plateforme spécialement conçue pour l'électrique.

 

Toyota veut vendre 1,5 million de véhicules 100 % électriques en 2026 et 3,5 millions en 2030. Mais tout reste à faire : ses ventes dans ce domaine n'ont représenté qu'à peine 37 600 unités sur son dernier exercice 2022/2023. (avec AFP)

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