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Constructeurs

Seat place Cupra dans sa ligne de mire électrique

Publié le 15 mars 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Avec un bénéfice d’exploitation de 633 millions d’euros, le groupe Seat a connu une année record placée sous le signe de la croissance. Pour la suite, le constructeur espagnol mise sur sa marque Cupra dans sa stratégie électrique. 
seat cupra résultats 2024
Wayne Griffith, directeur général du groupe Seat. ©Seat

Alors que le navire amiral Volkswagen prend l’eau en 2024, les marques Seat et Cupra flottent sur la croissance. Le constructeur, qui célèbre cette année son 75ᵉ anniversaire, présente des résultats financiers plus qu’encourageants, avec notamment un bénéfice record de 633 millions d’euros, en croissance de 1,3 % par rapport à 2023. De même pour le chiffre d’affaires qui grimpe de 1,4 % pour s’établir à 14,53 milliards d’euros en 2024. Les deux marques espagnoles ont immatriculé 558 100 véhicules en 2024, enregistrant une belle croissance de 7,5 %. 

 

Des résultats satisfaisants qui contrastent avec ceux du groupe Volkswagen. En effet, ce dernier, avec un bénéfice de 12,39 milliards d’euros en 2024, accuse une chute de 30,6 % par rapport à 2023. "Notre entreprise a réalisé de solides résultats commerciaux et financiers, qui battent des records dans l’histoire de notre marque. Et ce, malgré les grands défis de l’industrie automobile", se réjouit Wayne Griffiths, directeur général du groupe Seat.

 

 

En effet, ce ne sont pas les challenges qui manquent pour la marque. À commencer par la hausse des taxes douanières pour les véhicules produits en Chine et qui impacte le prix du Cupra Tavascan, assemblé à l’usine d’Anhui. "Le protectionnisme ne fonctionne pas et ralentit l’adoption des véhicules électriques, dégrade la confiance des consommateurs. C’est pourquoi nous travaillons avec les gouvernements nationaux et l’Union européenne pour obtenir des réponses, car le temps manque. Il est clair que le ralentissement de la demande en véhicules électriques, la concurrence qui augmente avec la Chine et une instabilité sur les tarifs impliquent que nous soyons davantage flexibles", ajoute-t-il. 

 

Cupra, l’argument électrique

 

Si Seat tracte le constructeur espagnol en matière de ventes, c’est sur Cupra que les espoirs sont placés. Créée en 2018, la marque a lancé sept modèles et vendu 800 000 voitures dans le monde "et pourrait atteindre un total d’un million en 2025". En 2024, la sœur de Seat a permis d’immatriculer 248 100 voitures, contre 230 700 en 2023. D'une part, la valeur de la marque se rapproche des deux milliards d’euros, selon Interbrand. D’autre part, Cupra s’exporte dans le monde avec l’ouverture de City Garage à Vienne et à Manchester et une implantation prévue sur le sol américain d'ici à 2030.

 

Cupra a pour vocation d’être le cheval de Troie de l’électrique pour le constructeur espagnol. D’autant plus dans le cadre de la réglementation CAFE qui impose aux constructeurs une part de 25 % de véhicules électriques dans leurs ventes. Pour rappel, la marque commercialise déjà le Tavascan et la Born en 100 % électrique. Mais l’entreprise ajoute une nouvelle munition avec l'arrivée de la citadine Raval qui sera présentée dans sa version définitive au salon IAA en septembre 2025 et dont la commercialisation est prévue pour le premier semestre 2026 à un prix qui devrait se situer autour des 25 000 euros. 

 

L’usine de Martorell, l’atout de Seat pour l'électrique 

 

Pour assurer son ambition électrique, Seat a investi 3,4 milliards d’euros sur son site de Martorell, près de Barcelone, pour l’agrandir et y accueillir la production des véhicules électriques de la marque. Depuis que l’usine est sortie de terre en 1993, elle a permis de produire douze millions de véhicules Seat et Audi. Annoncée en 2023, l’usine de batteries ayant bénéficié d’un investissement de 300 millions d’euros commence déjà à produire. Celle-ci est en capacité d'assembler 300 000 unités par an en fonction de la demande. 

 

Ces dernières sont destinées exclusivement à la production des Cupra Raval et des Volkswagen ID.2 (basées sur la même plateforme). Refondu, le site d’assemblage compte trois lignes, l’une d’elles produit des Cupra Leon et Formentor, l’autre des Seat Arona et Ibiza et pour finir, des Cupra Raval et Volkswagen ID.2. L’usine peut produire un total de 625 000 véhicules (2 500 véhicules par jour), dont 300 000 Raval et ID.2 (1 200 voitures par jour).

 

Quid de Seat ?

 

Mais qu'en est-il de sa marque mère ? Seat affiche une croissance de ses immatriculations de 7,5 % avec 310 000 immatriculations en 2024. À l’ère de l'électrification, elle ne compte pour le moment aucun véhicule à batterie dans sa gamme. "Nous voyons Seat comme une marque accessible à tous. Il est actuellement impossible de trouver le bon rapport qualité-prix pour un véhicule électrique d’entrée de gamme. C’est pour cela que des modèles électriques ne devraient pas voir le jour prochainement hors Cupra", assure Wayne Griffiths. 

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