Rétromobile renoue avec son public

La 46e édition de Rétromobile a attiré Plus de 100 000 visiteurs, d’après ses organisateurs. Du 16 au 20 mars dernier, ils ont été accueillis par plus de 450 exposants répartis entre deux halls du parc des expositions de la Porte de Versailles. Un beau succès, après les reports à répétition de cet évènement lors de ces deux dernières années de pandémie. "Au vu du contexte, la barre symbolique des 100 000 visiteurs a été franchie, et c’est une belle victoire pour le salon qui fait figure de vitrine du véhicule de collection au niveau national et international. Vivement 2023 !", précise Jean-Sébastien Guichaoua, directeur de Rétromobile.

De fait, ce rendez-vous incontournable pour les passionnés de véhicules anciens n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise. Lors du rendez-vous 2019, il avait réuni 132 000 visiteurs et 620 exposants sur trois halls. Concrètement, certains acteurs habitués de l’évènement (garagistes et fournisseurs spécialisés notamment) manquaient à l’appel... Cependant, l'atmosphère du salon était loin d'être morose. L’intérêt et l’enthousiasme des participants restaient palpables dans les allées et sur les stands.

Du fardier à la Porsche 907

Douze versions de la R5 étaient présentées pour fêter les 50 ans de la Renault R5.

Du côté des animations, Renault a célébré les cinquante ans de sa R5 en présentant treize versions (dont une électrique) de son emblématique citadine. Non loin, l’Aventure Citroën présentait certains véhicules phares de la marque, comme la Citroën Rosalie de 1933. Tandis que Lamborghini a dévoilé une reconstruction à l’identique de son prototype Countach LP500. Il aura fallu plus de 25 000 heures de travail pour reconstituer ce modèle unique sacrifié dans des crash-tests en 1974 !

Plus insolite, les visiteurs ont pu assister aux tours de roues du premier véhicule "auto-mobile" de l’Histoire (testé en 1770). Les plus téméraires, pouvaient même prendre place sur ce fardier de Cugnot, reconstitué par l’association éponyme…

Les 4 tonnes du fardier de Cugnot atteignaient les 4 km/h en 1770.

Le salon a mis à l'honneur des constructeurs plus récents, comme la production d’Amédée Gordini, au travers de neuf de ses voitures mythiques, parmi lesquelles la Gordini Spider Simca 5 (gagnante des 24h du Mans 1937) et la R8 Gordini de 1967… D'autres véhicules conçus pour la vitesse ont été présentés sur l'évènement. Ainsi, sur l’espace occupé par la Gendarmerie Nationale, son musée a présenté plusieurs bolides de légende : Renault Alpine, Matra Jet V6 et Subaru Impreza. Elles voisinaient avec une vénérable Renault Estafette, ainsi que quelques motos... et un hélicoptère Alouette II.

Parallèlement à ces animations, les traditionnelles ventes Arcurial de modèles de prestiges ont été organisées dans le cadre du salon. Leur montant a atteint 37,8 millions d’euros au total. Parmi elles, la vente d’une Porsche 907 usine de 1968 a été adjugée à 4 390 400 €. Tandis que quatre supercars Ferrari ont été vendues pour un total de plus de 13 millions d’euros…

Sans oublier les services

Le musée de la gendarmerie a présenté plusieurs générations de véhicules d'interception...

A côté de l’exposition de véhicules historiques, les services dédiés aux anciennes étaient aussi au rendez-vous. Parmi eux, Mobilians a mis en avant sa branche véhicules anciens et historiques auprès des professionnels. Elle fédère maintenant 110 adhérents. "Nous sommes sur un marché de niche. Et nous n’y cherchons pas tant à recruter de nombreux adhérents, qu’à réunir des professionnels de qualité, travaillant dans les règles de l’art", précise Yves Riou, directeur pôle contrôle, maintenance et réparation de Mobilians. Le syndicat professionnel présentait donc ses actions de soutien des professionnels face aux problématiques rencontrées, notamment en matière de formation – avec la création d’un CQP lancé en 2020, dont la seconde promotion devrait sortir dans quelques mois.

...Tandis que parmi les véhicules produits en petite série figurait aussi l'un des modèles les plus improbables.

Le sujet des restrictions environnementales et des motorisations alternatives faisait aussi partie de l'actualité du salon. Ainsi, parmi les organisations de collectionneurs présentes, le 2CV Méhari Club de Cassis a particulièrement attiré les visiteurs. Ils s'attroupaient autour du premier moteur rétrofit homologué pour les deux véhicules fétiches de l'association. Celui-ci est désormais commercialisé et devrait prochainement être autorisé à équiper bien d’autres modèles anciens…

Mais l'une des spécificités de Rétromobile 2022 restera encore la nette montée en puissance de la catégorie des "youngtimers". L’arrivée d’une nouvelle génération de collectionneurs était évidente, au regard du nombre de voitures des années 1980 à 2000 exposées. Un vaste "espace voitures à moins de 25 000 €" était même largement consacré à la vente de cette catégorie de véhicules.

Le succès de ces retrouvailles pousse naturellement les organisateurs de Rétromobile à annoncer la 47^e édition du salon. Celle-ci est d’ores et déjà prévue du 1er au 5 février 2023.