Renault compte réduire ses effectifs pour limiter ses frais fixes

Encore un symptôme d’un secteur en crise. Alors que son concurrent national Peugeot met temporairement à l'arrêt certaines usines, comme celles de Poissy (78), de Mulhouse (68) et de Sochaux (25), Renault envisage de supprimer 3 000 postes dans le cadre d’un plan d’économies baptisé Arrow.
C’est ce que révèle le média d’investigation économique L'Informé dans un article publié le 3 octobre 2025. Cela représenterait 15 % des effectifs et concernerait les sièges du constructeur français, à Paris comme à l’international. Les fonctions support sont dans le viseur : ressources humaines, finances et marketing.
L'Informé s’appuie sur une source proche du dossier. Celle-ci précise que les suppressions de postes seraient réalisées via des départs volontaires. Toutefois, cette réduction d’effectifs n’a pas encore été définitivement validée et la décision finale devrait être prise d’ici la fin de l’année.
Renault ne dément pas, mais apporte des précisions
Selon nos informations, le groupe confirme qu’une réflexion est en cours sur "des axes de simplification dans le cadre d’une optimisation des frais fixes". En revanche, il ne confirme pas les chiffres avancés par L’Informé. Un accord a déjà été signé pour accompagner la transformation des métiers de l’ingénierie par le biais d’un plan de départs.
Le constructeur rappelle que le secteur emploie près de 10 000 personnes dans le monde. "L’objectif est de faire évoluer les compétences dans les métiers traditionnels d’ingénieur, qui doivent s’adapter pour rester compétitifs et performants", nous précise le groupe. Dans le même temps, des recrutements sont prévus chez Renault : environ 350 personnes d’ici la fin de l’année, dont la moitié sur des postes d’ingénierie.
Cette décision de réduire les coûts fixes intervient après une perte nette de 11,2 milliards d’euros pour Renault au premier semestre 2025, ainsi qu’une dépréciation de 9,3 milliards d’euros liée à Nissan. Sans cette dernière, le résultat net du constructeur chute à 461 millions d’euros. Le nouveau directeur général du groupe cherche donc à trouver rapidement des moyens de rétablir les marges.
(Avec Catherine Leroy)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.