S'abonner
Constructeurs

Renault réclame un cadre européen clair pour sécuriser sa stratégie électrique à l’horizon 2030

Publié le 18 septembre 2025

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Alors que la R4 fait son entrée sur les Champs-Élysées, Renault insiste sur la nécessité d’une visibilité réglementaire en Europe. Fabrice Cambolive, directeur général, plaide pour des règles stables afin de planifier les gammes de la prochaine décennie.
Le défilé renault ® the carwalk
Alors que la R4 fait son entrée sur les Champs-Élysées, Renault insiste sur la nécessité d’une visibilité réglementaire en Europe. (Clément Choulot)

Au 53 avenue des Champs-Élysées, le Défilé Renault expose la nouvelle R4 sous toutes les coutures. Une présentation en fanfare pour un lieu mythique de la plus célèbre avenue de Paris qui a ouvert ses portes au début du mois de septembre 2025 après plus de trois ans de travaux.

 

"Ici les stars sont les produits, les voitures sont exposées sur des rampes qui font office de route. Or, la salle de jeu d'un constructeur automobile est bien la route", avance Arnaud Belloni, directeur marketing monde de Renault.

 

Alors que la Renault 5 attire tous les regards depuis son lancement et même depuis son annonce officielle lors de la présentation du plan Renaulution début 2021, la R4 se fait plus discrète. Chez Renault, on ne s’en émeut pas. "L'offre et la demande sont en train de se créer sur le segment des B-SUV électriques. C'est l’un des derniers segments à basculer vers l'électrique sur le marché. Nous devons prendre notre temps pour que le produit s'installe", souligne Fabrice Cambolive, directeur général de Renault et Dacia, mais aussi de la nouvelle direction de la croissance pour les deux marques.

 

D'ailleurs, le constructeur fait remarquer qu'il s'est vendu aux opérations portes ouvertes de septembre de cette année autant de Renault 4 que de R5 sur cette même période en 2024.

 

À ceux qui estiment que son prix est trop élevé (à partir de 30 000 euros pour la version de base), Fabrice Cambolive justifie un écart finalement réduit avec la Renault 5.

 

"Notre offre en leasing social, qui débute le 30 septembre 2025, se base sur un loyer de 120 euros pour la Renault 5 et de 155 euros pour la R4. Compte tenu de la taille de son coffre et de son habilité, l'écart de prix est accepté", poursuit le nouveau patron de la croissance.

 

"La dynamique de l'électrique se poursuit en dehors des subventions"

 

Entre une offre étoffée sur le B-SUV et le leasing social 2025, le dirigeant reste optimiste pour la transition du marché français. "Le mix électrique en France reste parmi les meilleurs en Europe. Sans compter l'arrivée des 50 000 dossiers du leasing social électrique. Ce n'est pas neutre", ajoute-t-il.

 

En 2024, la marque avait capté environ un quart des volumes. Cette fois, l’arsenal est plus étoffé : R5, R4 et Megane. L'offre doit transformer l’intérêt massif des leads en commandes fermes. Qu'elle soit intégrée ou non dans le dispositif du leasing social. Ainsi, pour Renault, la dynamique de l'électrique, même plus faible, est structurelle et pas uniquement liée aux subventions.

 

Pourtant, le constructeur a choisi de lancer la Clio 6 au salon de Munich, en thermique. "Marcher sur deux jambes" n’est pas un renoncement. C’est une gestion fine des amplitudes de marché entre particuliers et flottes, segments et canaux, pays et devises.

 

La souplesse reste de mise pour Renault, y compris dans la cible de mix de vente à horizon 2030. La cible de 90 % de ventes électriques en 2030, évoquée il y a quelques années, a été révisée. La gamme thermique n’est pas sacrifiée comme l'atteste la Clio thermique et hybridée. "C'est notre recette du Coca-Cola, de savoir où le marché va", sourit Fabrice Cambolive.

 

L'automobile a besoin de règles

 

Une stratégie qui doit quand même se baser sur des règles établies. La troisième réunion du dialogue stratégique européen donne des espoirs au constructeur. Surtout au niveau des lignes directrices. "Nous avons besoin de décisions qui nous permettent de nous projeter sur les dix prochaines années, car nous décidons maintenant des line-up de 2030", affirme-t-il.

 

Ce qui veut dire une vision précise et plus échelonnée, plus étalonnée de toutes les régulations qui doivent arriver sur ces cinq prochaines années. Fabrice Cambolive espère ainsi que la Commission "ne s'arrête pas au dialogue et que les discussions soient suivies d'un cadre concret pour travailler".

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle