Que reproche l'UAW à Carlos Tavares, PDG de Stellantis ?
"Il y a quelque chose de pourri chez Stellantis, les employés, les clients et les distributeurs ont le droit de savoir." Ainsi commence la vidéo choc du syndicat UAW, principale organisation des travailleurs de l'industrie automobile américaine.
Dans cette vidéo face caméra de son président, Shawn Fain, remplie d'attaques ad hominem à l'encontre du CEO de Stellantis, l'UAW a frappé du poing sur la table contre le constructeur franco-italien.
It's time to end corporate greed at Stellantis.#StandUpUAW pic.twitter.com/PhlVPDlifZ
— UAW (@UAW) August 16, 2024
Les ventes et les profits en baisse y sont dénoncés tandis que "la rémunération du CEO, Carlos Tavares, n'a de cesse d'augmenter". Ce dernier a en effet empoché 36,5 millions d'euros en 2023. Rien d'étonnant que de voir Carlos Tavares attaqué sur ce point, il avait déjà dû s'en justifier devant les médias français en avril 2024, déclarant notamment : "Si vous ne trouvez pas ce montant acceptable, modifiez la loi et je la respecterai."
"Carlos Tavares cherche à ne pas respecter ses engagements"
Le représentant des travailleurs du secteur automobile américain dénonce également les prix des voitures "abusifs" qui ont permis à Stellantis de maintenir des profits élevés (et la paye de son dirigeant) tandis que les ventes s'écroulaient, condamnant les marques du groupe à un cercle vicieux tout en rejetant la faute sur le marché.
Le leader syndicaliste, qui s'est également illustré en assistant à la cérémonie d'investiture de Kamala Harris pour représenter le camp démocrate aux prochaines élections présidentielles américaines, accuse Carlos Tavares de revenir sur la parole donnée fin 2023. Celui-ci avait effectivement signé un accord avec l'UAW l'engageant "notamment à rouvrir l'usine d'assemblage de Belvidere (dans l'Illinois, NDLR)" insiste Shawn Fain.
Il accuse également la multinationale de ne pas rendre la pareille aux USA car le pays, ses travailleurs et consommateurs auraient, eux, adopté Stellantis, tandis que le groupe n'investit pas et diminue ses effectifs américains au fur et à mesure, selon le président de l'organisation.
La guerre est déclarée
"Le temps est au changement et cela commence par le dirigeant" conclut Shawn Fain à propos de Carlos Tavares qu'il accuse de trop souvent attaquer les petites mains américaines de l'entreprise sans remettre en question sa gestion du groupe automobile.
De son côté, Stellantis a réagi en dénonçant des "calomnies infondées". Dans un communiqué de presse, le groupe automobile a déclaré : "Les insultes ne font pas partie de notre code de conduite et représentent l'absence ultime d'arguments justes".
Le ton était déjà donné, la guerre est désormais déclarée. Carlos Tavares a d'ores et déjà réagi et annoncé un plan d'urgence pour sauver Stellantis aux États-Unis.
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