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Constructeurs

Porsche pourrait entrer en Bourse

Publié le 22 février 2022

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Le groupe Volkswagen a annoncé réfléchir à l'introduction en Bourse de Porsche. Un bon moyen de lever de l'argent frais pour financer sa transition énergétique dans laquelle le groupe compte investir 79 milliards d'euros d'ici 2026.
Le groupe Volkswagen pourrait mettre jusqu'à 49 % du capital de Porsche sur le marché.

Le groupe Volkswagen est en "discussions avancées" avec son actionnaire principal et a négocié un "accord général" qui doit constituer "la base pour d'autres étapes d'une éventuelle entrée en Bourse de Porsche AG", selon un communiqué. "Une décision finale n'a pas encore été prise" sur cette opération, longtemps évoquée par les analystes et la presse sans jamais être confirmée, a toutefois précisé le groupe.

 

Selon le quotidien économique Handelsblatt, Volkswagen compte introduire en Bourse jusqu'à 49 % de Porsche. Il s'agirait d'une décision majeure dans l'histoire du conglomérat, qui veut couvrir les besoins massifs en capitaux pour financer la transition électrique et les investissements dans la voiture autonome et connectée du futur. Le groupe Volkswagen a prévu d'investir 79 milliards d'euros, d'ici 2026, dans l'électrification de ses gammes (52 milliards), les logiciels (30 milliards) et l'hybridation (8 milliards). En 2030, il compte vendre 50 % de véhicules électriques et la proportion devra quasiment atteindre 100 % sur ses principaux marchés 10 ans plus tard.

 

Porsche valorisé, à minima, entre 60 et 80 milliards

 

Porsche est actuellement détenue à 100 % par le groupe Volkswagen. Celui-ci est à son tour contrôlé par une holding financière, nommée Porsche SE, à travers laquelle la famille Porsche-Piëch détient une majorité absolue de droit de vote (53,3 %). Porsche SE est déjà cotée en Bourse et son titre prenait, lundi 21 février 2022, plus de 11 %, alors que Volkswagen bondissait de près de 10 % dans un Dax plombé par le conflit autour de l'Ukraine.

 

L'introduction en Bourse de Porsche, valorisé à minima entre 60 et 80 milliards par les analystes, "pourrait inclure l'achat d'actions" de ce dernier par Porsche SE, précise la holding dans un communiqué. Pour cela, la famille Porsche-Piëch pourrait même vendre une partie de sa participation dans Volkswagen et dégager jusqu'à 15 milliards d'euros à investir dans Porsche, avait révélé la presse allemande fin 2021.

 

L'accord, encore nécessaire, des conseils de surveillance de Volkswagen et de Porsche SE semble probable, le directeur de la holding étant président du comité de surveillance du groupe automobile. Tout projet de cette nature ne serait par ailleurs possible sans l'aval de la famille Porsche-Piëch. Plus tard, "la réalisation de la transaction reste sous réserve d'autres vérifications (...) et de l'évolution du marché", note Porsche SE dans son communiqué.

 

Retrouver la confiance des investisseurs

 

Une "IPO" de Porsche doit également donner un coup de pouce à la valorisation boursière de la maison-mère, qui reste à la traine à quelque 112 milliards d'euros, notamment face au grand concurrent Tesla qui vaut plus de 885 milliards de dollars. Les investisseurs, pourtant avides de placer leur argent dans l'automobile électrique, restent sur leur garde pour le groupe allemand. Dans cette optique, pour réduire la complexité du conglomérat, Volkswagen a notamment déjà introduit en Bourse sa branche poids-lourds Traton et cédé une majorité du constructeur de luxe Bugatti.

 

Herbert Diess, le président du groupe Volkswagen, s'efforce de transformer l'image du groupe, passant d'un colosse automobile à un groupe technologique résolument tourné vers l'électrique et les logiciels. Il veut mener une "révolution" à Wolfsburg, le siège historique, et a supprimé des milliers d'emplois pour redresser la rentabilité.

 

La structure décisionnelle du groupe, qui associe les pouvoirs publics - la région allemande de Basse-Saxe - et donne un véto de facto aux représentants syndicaux, freine cependant l'appétit des marchés et attire moins que la start-up d'Elon Musk. VW est régulièrement agité par des conflits internes entre le comité d'entreprise et Herbert Diess, qui ont encore récemment ébranlé la confiance des investisseurs. (avec AFP)

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