Nissan dévoile ses nouvelles ambitions dans l’électrique
Nissan, allié du français Renault et ancien pionnier de l'électrique, a annoncé, lundi 29 novembre 2021, viser une part de 50 % pour ses véhicules électrifiés (électriques et hybrides) dans ses ventes mondiales à l'horizon 2030, contre environ 10 % en 2020. Le constructeur japonais compte pour ce faire introduire 23 nouveaux modèles électrifiés, dont 15 électriques, d'ici son exercice 2030-2031, a annoncé le groupe dans le cadre de la présentation de sa stratégie de long terme "Ambition 2030".
Vingt de ces modèles seront mis sur le marché dans les cinq prochaines années, précise Nissan, qui vise plus de 75 % de ventes électrifiées en Europe d'ici son exercice 2026-2027. Cette part devrait s'élever à plus de 55 % au Japon à la même période, et à plus de 40 % en Chine. Aux États-Unis, Nissan s'attend à ce que ses futurs véhicules électriques à batterie représentent 40 % de ses ventes totales en 2030-2031.
15,6 milliards d'euros d'investissement sur 5 ans
Une telle vision s'imposait face au "défi imminent et incontournable" de la crise climatique, a souligné le PDG de Nissan Makoto Uchida lors d'une conférence de presse en ligne. Le groupe compte investir 2 000 milliards de yens (15,6 milliards d'euros au cours actuel) dans les cinq prochaines années pour accélérer son virage électrique, soit deux fois plus que ce qu'il avait investi dans ce domaine sur la période 2010-2020, a précisé Makoto Uchida.
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Nissan était l'un des pionniers mondiaux des véhicules électriques, avec sa Leaf sortie à partir de 2010. Mais il s'est fait doubler sur ce segment actuellement dominé par l'américain Tesla, et des géants automobiles comme Volkswagen mettent désormais le paquet pour accélérer dans ce domaine en pleine expansion. Mais la longue expérience de Nissan dans l'électrique est un avantage précieux, a vanté son directeur opérationnel Ashwani Gupta dans un entretien à l'AFP au siège du groupe à Yokohama (sud-ouest de Tokyo).
En 2010 "le marché n'existait pas, les clients ne le réclamaient pas. Donc ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'abord capitaliser sur les atouts que nous avons accumulés ces 11 dernières années (...), pas seulement en matière de technologie mais aussi au niveau des clients qui ont utilisé nos voitures électriques", a expliqué Ashwani Gupta. D'autres grands constructeurs ont déjà promis de se désengager progressivement des véhicules thermiques ou de cesser totalement d'en vendre à terme. Renault vise lui une part de 65 % des véhicules électrifiés dans ses ventes en Europe en 2025, et de 90 % en 2030.
Parmi les autres constructeurs japonais, Toyota, qui mise encore largement sur les technologies hybrides, vise à l'horizon 2030 100 % de ventes électrifiées (incluant les hybrides) en Europe, 70 % en Amérique du Nord et 100 % en Chine en 2035. Honda quant à lui s'est fixé cette année l'objectif ambitieux de ventes mondiales 100 % électriques d'ici 2040.
Développer les batteries solides
Nissan cherche aussi à devenir un acteur clé des batteries : il a annoncé l'été dernier la construction d'une méga-usine de batteries au Royaume-Uni à côté de son usine automobile existante de Sunderland, en partenariat avec le chinois Envision AESC. Ce modèle d'usine intégrée doit être répliqué à terme sur les autres marchés clés du groupe, qui compte équiper ses véhicules avec ses propres batteries de nouvelle génération (à l'état solide) à compter de 2028-2029, tandis qu'un prototype devrait être mis au point d'ici 2024.
Les batteries solides sont une évolution des batteries lithium-ion actuelles, dont l'électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide (un polymère ou des poudres inorganiques semblables à une sorte de céramique). Cette technologie, qui est encore au stade du développement dans le monde, laisse espérer des performances plus élevées pour un poids et des coûts nettement réduits. Elle permettrait aussi de s'affranchir de matériaux critiques comme le cobalt.
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Après deux exercices catastrophiques sous l'effet de la pandémie et d'une cure d'austérité drastique lancée dans la foulée de l'éviction retentissante fin 2018 de son ancien grand patron Carlos Ghosn, Nissan va mieux. Malgré la pénurie mondiale de semi-conducteurs et le renchérissement des matières premières, le groupe a nettement relevé début novembre ses prévisions de bénéfices pour son exercice 2021-2022, qui s'achèvera le 31 mars prochain. Il anticipe désormais un bénéfice net de 180 milliards de yens (1,4 milliard d'euros), grâce à l'arrivée de nouveaux modèles et le rebond de la demande automobile sur fond de reprise économique mondiale. (avec AFP)
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