Les fermetures d'usines automobiles en Russie se multiplient
Toyota vient d'annoncer la suspension de sa production sur le sol russe "jusqu'à nouvel ordre”. Une décision prise en répercussion de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et des sanctions économiques et politiques dressées à l’encontre de la Russie. L’usine du constructeur japonais, localisée à Saint-Pétersbourg, emploie 2 600 personnes et a produit, selon les chiffres communiqués par l'AFP, 80 000 véhicules en 2021.
La priorité pour l’entreprise est d’assurer la protection de ses employés en Russie, comme en Ukraine. "En tant que société ayant des activités en Ukraine et en Russie, notre priorité dans la gestion de cette crise est d'assurer la sécurité de tous les membres de notre équipe, du personnel des détaillants et des partenaires de la chaîne d'approvisionnement", indique Toyota dans un communiqué. Le constructeur met en revanche l’accent sur le faible impact qu'auront ses événements sur le reste de la production européenne. "Les autres opérations de production et de vente dans le reste de l'Europe ne sont pas affectées."
De son côté, Volkswagen a décidé "d'interrompre à effet immédiat les exportations vers la Russie", qui représentait, avec 220 000 unités en 2020, 2,4 % des ventes, a indiqué un porte-parole, alors que les livraisons aux concessionnaires étaient déjà à l'arrêt. Le groupe va également fermer jusqu'à nouvel ordre ses deux sites à Kalouga et Nijni Novgorod, employant quelque 4 000 personnes, qui seront payés dans le cadre du chômage partiel. Volkswagen a déjà dû interrompre temporairement la production sur plusieurs sites en Allemagne par manque d'approvisionnement de la part de fournisseurs en Ukraine.
Mazda et Honda suivent le mouvement
Deux autres constructeurs japonais ont aussi suspendu leur exportation de produits vers la Russie. Mazda évoque dans un communiqué le risque que son activité encourt face au conflit. "La situation change de jour en jour et les incertitudes et les risques pour notre activité augmentent", explique le porte-parole du groupe à l’AFP. Par conséquent l'entreprise va cesser d’envoyer des pièces à son usine située à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe. A titre d’information, Mazda, a vendu l'an dernier 29 000 véhicules en Russie.
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De son côté, Honda met aussi une pause à son activité. "Toutes les exportations de produits de Honda vers la Russie ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre", a déclaré un porte-parole de Honda à l’AFP. Pour rappel, la société y a exporté 3 000 voitures l’an passé.
Renault stoppe et Nissan poursuit
La situation évolue au jour le jour mais Renault qui possède trois usines en Russie (pour une production badgée Renault, Lada ou Dacia), est contraint de fermer deux sites, l'un à Moscou, où est localisé les productions du Kaptur et du Duster, et l'autre à Togliatti (1000 km à l'est de Moscou) pour la production dédiée aux Lada.
Au sein de l'Alliance, la situation reste cependant différente. Ainsi, Nissan, pour l'instant, maintient sa production sur le sol russe, basée à Saint-Pétersbourg. Même décision pour Mitsubishi. Le constructeur japonais, qui a vendu 21 000 véhicules en Russie, garde pour l'instant son usine près de Moscou en activité tout en n'excluant pas la suspension de la production.
Par Gaëtan Guérin
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