Le marché des deux-roues manque de watts

Contrairement à l'automobile, en croissance de 16,1 % en 2023, le marché des deux-roues a reculé de 2 % l'année dernière selon les chiffres de AAA Data. Le recul des ventes concerne aussi bien le neuf, avec 284 457 unités vendues (-2 %), que l'occasion (-2 %, 886 425 unités).

"Ce ralentissement peut s'expliquer par un contexte d'inflation et un effet de concentration des dépenses des ménages sur les produits de première nécessité, réduisant les achats « plaisir » ou de convenance", selon le communiqué de l'observatoire commandé par l'assureur Solly Azar.

Les chiffres sont encore pires pour les deux-roues électriques qui plongent de 16 %, avec seulement 42 624 immatriculations comptabilisées en 2023.

"Le marché des deux-roues affiche un retard au niveau de l'électrification comparé au marché auto", insiste le cabinet AAA Data, qui explique ce ralentissement par "le peu d'offre de deux-roues et un soutien moins marqué de la part des pouvoirs publics" par rapport à l'automobile.

Les ventes de deux-roues électriques se concentrent essentiellement dans les grandes agglomérations, notamment à Paris où la gratuité du stationnement pour ce genre de véhicule pourrait expliquer l'engouement, d'après les conclusions de l'observatoire.

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Seul le marché des motos enregistre une légère progression (+2 %) avec 864 306 ventes en 2023. Les véhicules neufs progressent encore plus (+6 %) "avec une nette augmentation des achats par les « néomotards » de 18-25 ans (+30 %)".

Autre observation : "les véhicules loisir, portés par les CSP+ (...) et le segment des grosses cylindrées (+400 cc)", ont dynamisé le secteur. "Selon l'observatoire, le marché des deux-roues, toutes catégories confondues, est en grande partie porté par les jeunes : +38 % chez les 14-17 ans et +6 % chez les 18-25 ans", écrit AAA Data dans son communiqué.

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Sur le plan territorial, le recul des achats de deux-roues est plus marqué dans les grandes agglomérations, et en particulier à Paris où il est le plus fort (-15 %), suivi de la Seine-Saint-Denis (-11 %) et des Hauts-de-Seine (-9 %).

"La baisse sur ces trois départements s'explique largement par l'entrée en vigueur du stationnement payant" pour les deux-roues à motorisation thermique, d'après le communiqué.

À partir d'avril 2024, le contrôle technique obligatoire des deux-roues motorisés doit entrer en vigueur après de longs atermoiements des pouvoirs publics, ce qui "pourrait transformer le marché de façon significative", selon AAA Data. (avec AFP)