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Constructeurs

L'automobile chinoise bientôt cernée par les droits de douane

Publié le 11 septembre 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après l'Europe, les États-Unis et le Canada, le Mexique s'apprête à relever à 50 % ses droits de douane sur les automobiles chinoises. Elles représentent déjà deux modèles sur dix dans le pays qui subit par ailleurs la pression de son puissant voisin américain.
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Le Mexique pourrait augmenter jusqu'à 50 % les droits de douane sur les véhicules chinois. ©Leapmotor

Pour ceux qui en doutaient encore, la "mondialisation heureuse" est bel et bien terminée. Mais après avoir fait de la Chine l'usine mondiale et vu ses productions irriguer le monde, nombre de pays se réveillent en voyant que le peu d'industrie qu'il leur reste est en péril.

 

L'automobile en est un témoin. Les modèles électriques chinois roulent maintenant sur tous les continents et, un à un, les pays tentent de leur fermer la porte. Le plus souvent en imposant des droits de douane supplémentaires à ces produits.

 

 

La liste, non exhaustive, des pays à avoir fait ce choix est longue. Il y a notamment les 27 européens mais aussi les États-Unis, le Canada… et aujourd'hui le Mexique.

 

En effet, l'État d'Amérique centrale, qui n'a pas de marque nationale mais beaucoup d'usines sur son territoire, envisage de relever ses droits de douanes sur les automobiles chinoises à 50 %, contre 15 à 20 % aujourd'hui.

 

 

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum avait dit, en mars 2025, que son gouvernement examinerait les droits de douane portant sur le made in China, face à la pression – menaces de représailles douanières à l'appui – du président américain Donald Trump pour que le Mexique ne soit pas une porte dérobée pour les produits chinois entrant aux États-Unis.

 

Le Mexique ne peut se fâcher avec son puissant voisin, et subir des droits de douane US, car 80 % de ses exportations sont destinées aux États-Unis. Rien que dans l'automobile, le pays exporte près de trois millions d'automobiles vers les États-Unis chaque année.

 

Naturellement la Chine a réagi. "Nous nous opposons fermement à toute restriction contre la Chine, sous quelque prétexte que ce soit, imposée par autrui par la coercition et qui porte atteinte aux droits et intérêts légitimes chinois", a indiqué lors d'un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

 

 

Le projet de loi mexicain, présenté par le ministère de l'Économie, vise à augmenter les taxes douanières dans divers secteurs pour les pays avec lesquels le Mexique ne possède aucun accord commercial afin de protéger l'industrie nationale.

 

Si le projet de loi est approuvé, les voitures légères venues de Chine seront soumises à des droits de douane de 50 % et les pièces automobiles à des taxes allant de 10 % à 50 %, contre 0 à 35 % actuellement.

 

Aujourd'hui, deux véhicules légers sur dix commercialisés au Mexique proviennent de Chine.

 

 

Ces modifications des droits de douane visent à "protéger l'industrie nationale dans des secteurs stratégiques, remplacer les importations d'Asie par une production nationale" et à "améliorer la balance commerciale du Mexique", détaille le projet.

 

Le texte soutient que 325 000 emplois en danger dans des industries stratégiques seront ainsi protégés. Il prévoit la création de milliers d'autres en augmentant la production nationale.

 

Un autre secteur touché serait le textile, auquel des taxes de 10 % à 50 % seraient appliquées, contre 35 % maximum actuellement, affectant les grandes entreprises chinoises de vente en ligne.

 

D'autres pays que la Chine seraient touchés par l'augmentation des barrières douanières mexicaines dans divers secteurs : la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, la Russie, la Thaïlande et la Turquie. (avec AFP)

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