La Chine réagit à l'enquête européenne
Après l'annonce d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, la réaction de la Chine n'a pas tardé. Elle a mis en garde, jeudi 14 septembre 2023, contre l'"impact négatif" qu'aura l'enquête de l'Union européenne sur les subventions chinoises aux voitures électriques, au moment où les constructeurs de l'UE s'inquiètent d'une concurrence déloyale.
Cette mesure "prise au nom d'une concurrence loyale" est "ouvertement du protectionnisme" et elle "aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Union européenne", a fustigé dans un communiqué le ministère chinois du Commerce.
La présidente de la Commission européenne a annoncé, mercredi 13 septembre 2023, l'ouverture d'une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques, afin de défendre l'industrie européenne face à des "prix artificiellement bas".
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La France notamment poussait ces derniers mois pour une Europe qui s'affirme davantage face aux pratiques jugées protectionnistes de la Chine. D'autres pays membres de l'Union européenne (UE), comme l'Allemagne dont le marché chinois est incontournable pour son industrie automobile, craignent toutefois de froisser Pékin.
Les entreprises européennes "sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d'énormes subventions publiques. Nous n'avons pas oublié combien notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine", a déclaré mercredi la présidente de l'exécutif européen.
"Il s'agit d'un avantage concurrentiel acquis grâce à un travail acharné" et "le résultat d'une innovation technologique ininterrompue", a estimé jeudi le ministère chinois du Commerce.
20 % de modèles électrifiés en 2025
La Chine mise depuis longtemps sur les motorisations électriques dans l'automobile et a pris une longueur d'avance sur l'Europe notamment dans les technologies de batteries. Ses constructeurs s'appuient sur leur immense marché intérieur pour se développer désormais à l'étranger, grâce aux fortes économies d'échelle dont ils bénéficient.
La Chine, qui cherche à réduire ses émissions polluantes et sa dépendance envers le pétrole étranger, ambitionne de vendre dans son pays environ 20 % de véhicules électriques ou hybrides en 2025.
Pour soutenir la cadence, les constructeurs s'y livrent ces derniers mois à une guerre des prix au moment où les Chinois freinent leurs dépenses de consommation dans un contexte de ralentissement économique.
Les ventes de modèles hybrides et électriques ont pratiquement doublé en Chine en 2022 pour représenter plus du quart des véhicules écoulés, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA). (avec AFP)
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