Feu vert pour une usine de batteries BMW en Allemagne
BMW est soulagé. Strasskirchen, village bavarois de 2 700 habitants, a donné son feu vert dimanche 24 septembre 2024, à la construction d'une usine de batteries. Un futur site que BMW juge décisif pour sa conversion au tout électrique.
Le résultat de la consultation est un "signal important" pour l'avenir économique de l'Allemagne, a ainsi déclaré Ilka Horstmeier, responsable des ressources humaines de BMW, dans un communiqué dimanche soir.
Le site, qui doit employer à terme plus de 3 200 personnes, est conçu pour produire 600 000 batteries haute tension par an, à destination des usines BMW, notamment celle de Dingolfing, la plus grande du constructeur en Allemagne et en Europe.
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Un rejet du projet aurait compromis la stratégie d'électrification du groupe et le lancement prévu vers 2025 de sa nouvelle gamme de véhicules électriques. Les batteries étant volumineuses et lourdes, leurs usines de production doivent se situer le plus près possible des chaînes de montage de véhicules. BMW applique déjà cette stratégie pour ses usines à l'étranger, en Hongrie, aux États-Unis, au Mexique et en Chine.
La commune de Strasskirchen a été choisie en remplissant aussi ce critère de proximité. Mais une frange d'habitants s'opposait au géant bavarois de l'automobile, craignant que leur territoire rural, au sud du Danube et de la forêt bavaroise, ne devienne une zone industrielle, avec une multiplication du trafic routier.
"Plus de 100 hectares de terres arables de première qualité seront détruits à jamais", une erreur "dans la perspective du changement climatique", estime Thomas Spötzl, 44 ans, porte-parole d'un mouvement d'opposants.
"Pour la Bavière, et pour toute l'Allemagne, il doit encore être possible de faire naître une grande implantation industrielle de ce type", faisait valoir Armin Soller, maire du village voisin d'Irlbach, également concerné par le futur site.
Du côté de BMW, on déplorait "une nette réticence à créer des sites industriels en Allemagne", alors que l'activité du pays tourne au ralenti et que son modèle économique affronte des transformations structurelles, comme la transition énergétique, la numérisation, les tensions géopolitiques avec la Chine.
Ainsi, une usine à papier d'une zone industrielle voisine de Strasskirchen employant 500 salariés a annoncé en juillet sa fermeture. Les coûts élevés de l'énergie ont été avancés comme raison. Le chancelier Olaf Scholz a récemment appelé les régions, communes et même l'opposition à soutenir un "pacte allemand" pour rendre le pays plus agile, dynamique, moins bureaucratique, mais cela n'a pas vraiment convaincu les milieux économiques.
"Nous avons besoin d'un concept global qui garantisse le maintien de notre compétitivité et de nos implantations", a estimé lundi Arno Antliz, directeur financier de l'autre géant automobile Volkswagen.
Plusieurs grands projets industriels ont toutefois été annoncés dans la première économie européenne ces derniers mois, comme des usines de fabrication de semi-conducteurs portées par les leaders mondiaux du secteur.
Le futur site BMW offre "une chance immense pour la région d'investir dans des technologies durables et des emplois d'avenir", assurait avant le vote, Martin Götz, 45 ans, natif de Strasskirchen et porte-parole d'une association de soutien au projet d'usine. (avec AFP)
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