Citroën ou le secret de fabrication d'une voiture électrique à moins de 25 000 euros
L'objectif est clairement identifié pour Citroën. La nouvelle ë-C3 présentée le 17 octobre 2023 par la marque doit se positionner en frontal avec une offre de véhicules électriques à moindre prix en provenance de Chine.
Alors que Renault, qui doit présenter sa future R5 électrique en 2024, semble s'éloigner de cette limite des 25 000 euros, Citroën a tout misé sur sa plateforme Smart Car créée à l'origine pour la C3 produite en Inde.
Avec une mise aux normes européennes plus strictes : "En Inde, la référence en terme de crash test est différente, notamment au niveau des chocs avant", explique Renaud Tourte, directeur de la Smart Car segment CVE chez Stellantis. "De plus, ë-C3 embarque une batterie délivrant une autonomie de 300 km contre 200 km pour la C3 produite en Inde. Un écart qui signifie également que la batterie du modèle européen est plus lourde de 100 kg."
Adaptation aux normes européennes
Nouvelle planche de bord, dont la décision a été actée par Carlos Tavares, directeur général du groupe Stellantis en septembre 2020, nouveau bouclier avant, pour intégrer la nouvelle identité de marque du constructeur, changement du bouclier arrière... C'est donc une plateforme complètement revisitée qui accueille la nouvelle ë-C3.
Nativement conçue pour les voitures électriques, celles-ci aura cependant une déclinaison pour les motorisations thermiques. Une stratégie déjà déployée par Peugeot avec sa plateforme STLA Medium inaugurée par le nouveau 3008.
La Smart Car accueillera également un B-SUV, évoqué par Thierry Koskas, directeur général de Citroën. Le modèle sera produit dans l'usine de Trnava en Slovaquie, aux côtés de l'ë-C3. Le site de production qui accueillait jusqu'à présent la Peugeot 208 (désormais assemblée sur le site de Saragosse en Espagne) devient donc entièrement dédiée à Citroën avec une charge à 65 % pour l'ë-C3 et le reste pour le B-SUV basé sur cette plateforme. Au final près de sept nouvelles voitures pourraient découler de la Smart Car, dont au moins deux véhicules pour d'autres marques du groupe.
Des économies à tous les niveaux
Au-delà de l'outil industriel, c'est également l'ensemble du circuit d'approvisionnement qui est repensé. "Nous pilotons le coût de chaque pièce, de la logistique, du packaging", poursuit Renaud Tourte. "Nous avons recentré le barycentre des fournisseurs en Europe de l'Est, en Turquie, mais aussi en Inde par rapport à la Chine. Des fournisseurs installés au Maroc devraient prochainement être intégrés également."
Actuellement seule la batterie vient de Chine, fabriquée par Svolt, selon la technologie LFP (lithium-fer-phosphate). Mais la marque attend également une montée en production des batteries d'ACC, la gigafactory dont l'actionnariat se compose de Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, pour modifier l'approvisionnement.
"Un projet, c'est une somme de compromis", éclaire Renaud Tourte. "C'est ce qui a été fait ici. Toute les semaines, nous réalisons des arbitrages sur les solutions à retenir."
Le process industriel sert également la quête des économies à réaliser. Trois équipes sont actuellement à l'assemblage qui sera 25 % plus rapide que l'actuelle C3. Toutes les 54 secondes, une voiture sortira de la chaîne de production. C'est quatre secondes de moins que pour l'assemblage de la Toyota Yaris Cross à Valenciennes (59).
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.