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Constructeurs

“Cette plate-forme nous a totalement libérés”

Publié le 28 mars 2013

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Renouveler le C4 Picasso, un véritable succès pour Citroën, n’est pas chose aisée. Le directeur du style de la marque revient avec nous sur le concept Technospace préfigurant le fameux monospace aux chevrons.
Alexandre Malval, directeur du style Citroën.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Ce concept nous permet-il de découvrir certains éléments stylistiques de la future ligne C ?
ALEXANDRE MALVAL.
Le travail est toujours en cours, tant avec Frédéric Soubirou pour le style extérieur qu’avec Andréas Stump pour le style intérieur. Tous les arbitrages ne sont pas encore effectués, notamment avec Jean-Pierre Ploué et notre direction générale. Cela étant, notre objectif est clair : nous voulons nous différencier de la ligne DS, en termes d’approche et de sensibilité, et tout autant de la marque Peugeot. Nous avons envie d’être complémentaires, d’aller chercher une clientèle nouvelle, avec des aspirations nouvelles, sur des marchés nouveaux. Voilà cet excitant challenge qui nous a été confié.

JA. Pour en venir plus directement au Technospace, préfigurant le futur C4 Picasso, quelles ont été les contraintes, sachant qu’il n’est jamais facile de renouveler un modèle à succès ?
AM.
Effectivement, le C4 Picasso est un best-seller pour Citroën. Il s’est déjà vendu à plus de 850 000 exemplaires dans sa génération actuelle. Si l’on considère l’histoire Picasso, tous véhicules confondus, cela représente tout de même 3 millions de véhicules. Notre seul impératif était, pour nous comme pour l’équipe produit, de réussir ce véhicule primordial.

JA. Quels ont été les éléments de styles incontournables ?
AM.
Nous avons cherché à capitaliser sur ce qui a fait le succès du précédent. Ainsi, on retrouve notamment l’inclinaison de la lunette arrière qui fait partie de l’ADN des Picasso. Cela donne une dimension “berline” qui permet de s’affranchir de certains codes du segment des monospaces. Cependant, il demeure spacieux et astucieux tout en ayant un style fort. Peut-être encore plus que précédemment, ce monospace ne s’inscrit pas dans une logique d’achat par défaut. Un résultat que nous n’aurions jamais pu atteindre sans la nouvelle plate-forme.

JA. Quels ont été les bienfaits de cette plate-forme ?
AM.
Elle nous a totalement libérés. Notamment dans les proportions afin de trouver le bon équilibre des masses. La silhouette, qui peut se résumer à la ligne “Y0” dans notre jargon, est fondamentale. Quand elle est réussie, déjà 50 % du style extérieur est réussi. La diminution de la hauteur, dictée par des objectifs de consommation très ambitieux, a été aussi très favorable aux proportions générales de la voiture. Les équipes de Marc Pinson, responsable style du projet, ont pu profiter pleinement de ces choix pour affirmer davantage le caractère du véhicule. La réduction des porte-à-faux est un des éléments caractéristiques de cette plate-forme EMP2 que nous avons exploité. Les roues paraissent vraiment aux quatre coins, quel que soit l’angle de perspective. Pour la première fois, ce véhicule ressemble vraiment à un sketch original.

JA. Cette liberté stylistique ne s’exécute-t-elle pas au détriment d’autres caractéristiques du véhicule ?
AM.
Absolument pas. Bien que nous ayons réduit la hauteur de 4 cm, comme la longueur totale du véhicule d’ailleurs – on revient là à la ligne Y0 –, nous offrons davantage d’espace à l’intérieur grâce à un empattement plus long de 5,5 cm. De la même manière, malgré la réduction des porte-à-faux, le coffre a gagné en volume avec 537 litres. Un record pour la catégorie.

JA. Ce “jeu sur les centimètres” explique-t-il en partie la diminution de la masse ?
AM.
Ce véhicule est en effet plus léger de 140 kg. Les ingénieurs, ainsi que l’équipe projet, ont fait un travail remarquable en gagnant 70 kg sur la plate-forme. De notre côté, grâce à cette bonne synthèse, nous avons réussi à également gagner 70 kg sur l’architecture du véhicule. Moins de matière, donc moins de masse, et des émissions de CO2/km qui peuvent descendre à 98 g/km.
 

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