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Constructeurs

BMW Group France veut électrifier la moitié de ses ventes en 2024

Publié le 25 janvier 2024

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
À l'annonce des résultats de l'an passé, la filiale tricolore du constructeur allemand a dévoilé les perspectives de 2024. Les voitures électrifiées devront atteindre une pénétration de 50 % minimum des immatriculations de BMW Group France et son réseau.
BMW Mini perspectives 2024
BMW et Mini vont renforcer leur offre électrique en 2024. ©BMW Group

Pour Vincent Salimon, l'année écoulée a marqué le tournant. L'exercice qui débute sera très clairement celui qui va permettre aux voitures électrifiées de devenir majoritaires dans les ventes de BMW Group France, selon le président de la filiale. Tandis qu'il présentait les résultats commerciaux de 2023, il a affiché ses ambitions pour 2024.

 

"Le constructeur s'est fixé l'objectif d'avoir 20 % de voitures électriques dans ses livraisons mondiales, en 2024, soit environ un demi-million d'unités. Cette part de mix sera plus importante en Europe. En France, nous irons plus loin, puisque les voitures électrifiées devront dépasser 50 % du total de vente cumulé de BMW et Mini", s'est exprimé le président devant la presse, jeudi 25 janvier 2024.

 

Il estime cela à la portée de la filiale tricolore puisque le plan produit ajoutera encore des modèles électriques et hybrides dans le catalogue des deux marques. En plus de profiter à plein de l'iX1, BMW pourra compter sur l'iX2 à sortir le 29 février 2024, tandis que les showrooms Mini accueilleront le Countryman Electric. "Nous aurons des offres sur chacun des segments les plus demandés", résume Vincent Salimon.

 

27 000 voitures en portefeuille

 

Le président de BMW ne s'est pas prononcé sur l'objectif volumétrique fixé au réseau. Il a néanmoins partagé sa conviction que le marché des voitures neuves repartira de l'avant et dépassera la barre de 1,9 million de livraisons. "Certains diront que je suis fou compte tenu des niveaux de prise de commande en 2023, mais je reste persuadé que l'amélioration de la logistique aidera à rebondir", a-t-il étayé son propos.

 

BMW et Mini ont débuté l'année avec 27 000 commandes en portefeuille. Et compte tenu de l'importance de la filiale française dans le bilan de BMW Group, Vincent Salimon est parvenu à négocier des volumes de production supplémentaires. Ce qui doit aider les concessions à aller chercher des parts de marché. La prudence s'impose toutefois, car d'un côté, le réseau n'a jamais autant formulé d'offres commerciales au mois de janvier, mais l'attentisme des clients fait chuter le taux de conversion, informe la direction de la filiale. Le retard du décret de loi de finances 2024 n'aidant pas à y voir clair.

 

A lire aussi : Un marché 2024 en proie aux incertitudes

 

Qu'à cela ne tienne, la confiance est haute dans les réseaux de BMW et Mini. Il faut dire que BMW Group France a retrouvé du rythme en 2023. Au cumul des deux marques, ce sont 87 788 immatriculations qui ont été réalisées sur le territoire. Après une année 2022 difficile, le volume a repris 23,5 %. Surtout, la pénétration des marques a gagné 0,3 point pour s'établir à 4,9 %.

 

Si, d'après les propos de Vincent Salimon, BMW est parvenu a dépassé son objectif pour terminer à 59 601 unités (+31,2 %), la performance de Mini demeurera l'élément fort. Créditée de 28 187 mises à la route (+9,9 %), la gamme britannique a maintenant un nouveau score de référence dans l'Hexagone.

 

Refus de guerre commerciale

 

Dans ce contexte, les modèles électrifiés ont contribué à la croissance du groupe en France. Sur un marché où la pénétration moyenne des hybrides et électriques monte à 26 %, BMW Group France affiche un taux de 42,2 %. Il y a eu 16 300 voitures électriques BMW et Mini (18,6 % de pénétration) et 20 679 exemplaires hybrides (23,6 %). À noter que chez Mini, le seul modèle électrique disponible a totalisé 7 634 livraisons, soit 27,1 % du mix annuel.

 

Le défi sera cependant de taille pour la filiale. La guerre des prix prédite par Carlos Tavares, le patron de Stellantis, pourrait perturber les plans. D'autant que Tesla, le nouveau rival désigné et acteur de cette tendance à la fluctuation, a déjà devancé BMW en 2023 avec 63 041 livraisons (+115,9 %).

 

"Nous ne jouerons pas le jeu de la guerre commerciale, jure Vincent Salimon. Nous ne sommes pas sur le leasing social, nous n'avons pas les productions pour livrer cette bataille et BMW Group France n'en a pas envie. Nous préférons travailler de manière raisonnable sur les coûts de détention. Notre enjeu doit rester de répondre aux besoins des clients avec un service à la hauteur de leurs attentes. Notre compétitivité économique doit rester notre argument".

 

Les nouveaux contrats attendront octobre 2024

 

Une position qui a le don de préserver les concessionnaires et leur profitabilité. Celle-ci n'est pas encore connue à ce jour, mais le président pense qu'elle sera bonne à défaut d'être la meilleure de l'histoire. Les distributeurs ont traversé la crise sans perte ni fracas, "notamment parce que les ventes ont été qualitatives", souligne-t-il. Et d'expliquer ensuite que près de 85 % de l'activité de BMW et Mini a été réalisée sur les canaux rémunérateurs que sont les particuliers et les entreprises.

 

Le rachat par appartements du groupe Savy par les groupes Hess Automobile et Car Avenue est le dernier exemple en date du mouvement de concentration dans le réseau. Désormais, le maillage est assuré par 35 investisseurs et le président s'en dit satisfait au regard du plan stratégique.

 

A lire aussi : Une année 2024 de transition pour Tesla

 

La prochaine étape sera celle du changement de format de distribution. Il interviendra finalement en octobre 2024 et non en mars comme prévu initialement. "Une première mise en place a été réalisée le 1er janvier dernier en Italie, en Suède et en Pologne. Le groupe a souhaité concentrer les ressources sur ces démarrages. La France et l'Allemagne, ainsi que d'autres pays suivront en fin d'année", a détaillé le président.

 

Entre-temps, les partenaires seront invités à saisir toutes les opportunités. Tel a été le message passé en début d'année en convention. Et pour Vincent Salimon, l'un des prochains chantiers est tout indiqué : augmenter le nombre des concessionnaires qui ont internalisé leur service de carrosserie. Aujourd'hui à un tiers, la part est jugée trop faible considérant les gains potentiels.

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