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Constructeurs

Alpine veut résister au tout électrique

Publié le 18 octobre 2022

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Avec le concept Alpenglow, Alpine imagine le futur de la course mais aussi une technologie qui pourrait être utilisée sur la route avec un moteur thermique hybride brûlant de l'hydrogène.
Le concept Alpine Alpenglow dévoilé au Mondial de l'Auto en 2022.

On croyait la trajectoire immuable, mais il semble qu'Alpine veuille propulser ses futurs modèles avec autre chose que des batteries. En effet, "pour nos futurs véhicules, à partir de 2027, on pense à des technologies parallèles comme l'hydrogène, pour alimenter un moteur à combustion", a déclaré à des journalistes le directeur général d'Alpine, Laurent Rossi.

 

Pour illustrer cela, la marque sportive du groupe Renault présentait sur son stand le concept Alpenglow. Si ce prototype n'est qu'une carrosserie pour l'instant, Alpine compte le faire rouler avec un moteur hybride essence-hydrogène dans les deux ans à venir, a indiqué Laurent Rossi.

 

Le passage au tout-électrique, fixé par la Commission européenne pour 2035, est "un danger important pour toute la chaîne de production" de l'automobile, et "très dangereux en termes de souveraineté", l'industrie chinoise ayant un coup d'avance, a regretté Laurent Rossi. Le passage au tout-électrique est une "réaction compréhensible, mais un peu extrême", au Dieselgate, le scandale des mesures d'émissions truquées par Volkswagen, selon Laurent Rossi.

 

La marque Renault a fait le pari du 100 % électrique en 2030 et c'est "valable pour 50 à 60 % du parc automobile", mais pas pour la niche des voitures sportives, selon le directeur général.

 

Les prochaines Alpine prévues sont bien électriques, avec une R5 Alpine fin 2024, un SUV fin 2025, et la remplaçante de la A110 fin 2026. Mais si l'on veut aller très vite, "on rentre dans un cercle vicieux où il faut des grosses batteries, des freins et des suspensions plus grosses", au détriment du plaisir de conduite, décrit Laurent Rossi.

 

Alpine étudie l'option de l'hydrogène pour une sportive plus grosse, inspirée de l'Alpenglow, souligne Laurent Rossi. Celle-ci intègre l'hydrogène dans son architecture, avec un pilote placé au milieu de l'habitacle, de gros réservoirs de chaque côté, un moteur à l'arrière, et les phares arrière illuminant la vapeur d'eau sortant des pots d'échappement.

 

"C'est un manifeste", a souligné à l'AFP Antony Villain, directeur du design d'Alpine. "On avait des contraintes techniques liées aux réservoirs (4 fois plus gros que pour un moteur à essence) et on a voulu travailler autour de ces éléments."

 

L'hydrogène utilisé comme combustible présente pour avantage de n'émettre que de la vapeur d'eau et quelques grammes de gaz toxiques. Mais sa production est encore très énergivore et largement tributaire d'énergies fossiles, en attendant le développement de l'hydrogène dit "vert", à partir d'énergies renouvelables. (avec AFP)

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