Toujours recherchés, les VO diesel tiennent leur VR

"Il y a peu de signes d'un ralentissement de la demande de diesel sur le marché des voitures d'occasion, et les valeurs ont globalement suivi la tendance générale cette année". Par ces mots, Jayson Whittington, observateur de Glass's, une entité du groupe Autovista, résume la situation que connaît le segment des véhicules fonctionnant au gazole, en Europe.

Déjouant les pronostics les plus pessimistes, les véhicules diesel ne s'effondrent pas aussi brutalement que prévu. Le marché des voitures diesel neuves est certes en déclin dans toute l'Europe, mais les acheteurs ne tournent pas totalement le dos aux produits de seconde main.

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La fête pourrait cependant bientôt se terminer. "Le dynamisme des transactions diesel sur le marché des voitures d'occasion ne devrait pas durer, bien que cela soit davantage lié à l'offre qu'au fait que la technologie devient moins désirable", peut-on lire dans une note récemment publiée sur le blog d'Autovista.

Il n'empêche que la valeur résiduelle des occasions diesel est orientée à la hausse. "Pour l'instant, en termes de valeurs résiduelles (VR) sur le marché de l'occasion, on constate toujours une très légère hausse", commente notamment Ludovic Percier, analyste valeur résiduelle et marché France chez Autovista Group.

Les ZFE n'influencent pas encore réellement

Dans l'Hexagone, une partie de l'explication se trouve dans le comportement des consommateurs vis-à-vis des zones à faible émission (ZFE). Ils devraient continuer de considérer les VO diesel tant que les ZFE ne seront pas une réalité dans les grandes villes. Aux yeux de bon nombre d'automobilistes, les VO diesel ont encore l'avantage de la compétitivité quand bien même – pour la première fois de l'histoire – le prix du litre de gazole a dépassé celui du sans-plomb à la pompe.

Une analyse à nuancer quelque peu. A fin septembre 2022, les diesel totalisent 2 074 620 immatriculations de VO (-18,9 %). Ce qui amène la pénétration à 52,6 % après les 9 premiers mois de l'année. La question est alors de savoir combien de temps cette typologie de produits parviendra-t-elle à peser plus de la moitié des remises à la route.

52,1 %, c'était aussi la part de marché des VO diesel en Italie, en 2021. Un pays dans lequel cette énergie anime 43,8 % des véhicules en circulation (contre 45,5 % de moteurs essence). Les analystes d'Autovista relèvent, par ailleurs, que sur le marché transalpin, le diesel contribue à maintenir un âge moyen assez bas. En effet, contrairement aux VO essence dont la majorité des transactions concernent des VO de plus de 20 ans, les ventes d'occasions diesel touchent davantage des véhicules à 3-5 ans.

Aucune crainte pour les HEV

Revenons en France. Selon Yoann Taitz, directeur des études et de la cotation chez Autovista France et Benelux, aucune chance que la courbe des prix des VN ne s'inverse durant les prochains mois. Mais "une modération est en vue", rassure-t-il. "En janvier dernier, 70 % de la hausse des tarifs au catalogue des constructeurs était absorbée par le VO. En juillet, cette part est tombée à 30 %", détecte-t-il un premier signe d'incapacité des acheteurs, particuliers et flottes, à subir indéfiniment les inflations. En langage plus clair, au moment d'un achat 70 % des clients se sont finalement tournés vers un VO à la place d'un VN envisagé au départ.

Pour le moment, la balance penche en faveur des VO essence qui tirent leur épingle du jeu. Faute d'alternative crédible du côté des véhicules électrifiés et depuis que le la flambée du tarif à la pompe s'est atténuée, la VR des moteurs au sans-plomb repart à la hausse. Ce qui ne manque pas d'influer la moyenne générale des prix des véhicules d'occasion. Mais au-delà de ce constat, Yoann Taitz invite à regarder de plus près les hybrides.

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Sur un segment dominé de la tête et des épaules par Toyota qui peut alors mieux maîtriser le sujet, la valeur résiduelle à 12 mois des hybrides non rechargeables est estimée à 90 % par Autovista. En comparaison, les VO diesel sont 5 à 6 points en-dessous et les essence 7 à 8 points. Là aussi, l'analyste n'imagine pas d'inversion de courbe des prix à court terme pour les HEV. Ce qu'il entrevoit bien plus pour les hybrides rechargeables. Les nombreux retours de location attendus pour l'été 2023 pourraient en effet entrainer subitement une chute des VR. A surveiller.