L'IAA Mobility de Munich ouvre ses portes
Une partie de la filière automobile se réunit au salon allemand de la mobilité IAA, qui ouvre ses portes du 7 au 12 septembre 2021 au grand public, pour la première fois à Munich.
Pour les constructeurs privés de grands rendez-vous internationaux par la pandémie, le salon professionnel a des allures de retrouvailles avec le public, puisqu'il s'agit du premier rendez-vous européen depuis la crise du Coronavirus, au début de l'année 2020. Ce salon se présente comme une vitrine du grand défi de l'électrification du secteur, alors que la Commission européenne pousse à la fin des moteurs thermiques d'ici 2035.
Nouveautés très électriques
Dans la ville de BMW, dont les rues tremblent au passage des grosses cylindrées, l'IAA fait donc la part belle aux modèles à batteries électriques :
Volkswagen, deuxième constructeur mondial et plus grand groupe représenté au salon n'expose aucune voiture thermique. Renault a présenté sa Mégane électrique, une compacte sportive et connectée qui doit relancer la marque sur le marché européen, selon le directeur général de la marque au losange, Luca de Meo. Mercedes promet de son côté 660 kilomètres d'autonomie pour sa grande berline EQE, destinée à rivaliser avec Tesla. BMW a levé le voile sur une vision futuriste - à horizon 2040 - d'une voiture électrique baptisée "Circle" 100% recyclable et faite entièrement de matériaux réutilisés ou de ressources renouvelables.
Cette édition est également marquée par l'absence de grands groupes tels que Toyota ou encore Stellantis.
A l'image d'une transition vers les motorisations dites "zéro émission", la manifestation allemande, habituée à exposer des voitures toujours plus grandes et extravagantes, relègue même à l'arrière-plan la voiture en tant que telle : plus de 70 marques de vélos sont présentes pour tenter d'attirer de nouveaux publics.
L'IAA, qui se décrit désormais comme un salon consacré à la "mobilité" plutôt qu'à l'auto, marque aussi le tournant vers de nouvelles formes de revenus - autopartage, voiture sur abonnement - voyant l'attractivité de la voiture personnelle décliner.
Pénurie des semi-conducteurs
Au grand défi de l'électrification vient s'ajouter le manque de puces électroniques. L'année a pour l'instant bien commencé. Les industriels ont rapidement renoué avec les bénéfices après avoir souffert en 2020 du Covid-19, qui a entraîné la fermeture d'usines et des pertes financières historiques.
Les 16 plus gros groupes du monde ont réalisé 71,5 milliards d'euros de profit opérationnel au premier semestre 2021, selon une analyse du cabinet EY.
Mais l'horizon s'assombrit. La pénurie internationale de puces, conséquence d'une reprise éclair après la pandémie et d'une forte demande pour les appareils électroniques grand public, sème le désordre dans les chaînes d'approvisionnement et plombe le marché.
En conséquence, les prix de vente des nouveaux véhicules ont augmenté de 13,9% en août aux Etats-Unis, une progression record, selon les analystes de JPMorgan.
"Les constructeurs pourraient vendre 5,2 milliards de véhicules de plus s'il n'y avait pas la crise des semi-conducteurs", estime l'analyste allemand Ferdinand Dudenhöffer. L'impact sur les bénéfices devrait se faire sentir début 2022. Le niveau des ventes restant encore loin de leur niveau d'avant-crise. "Au troisième trimestre, le confinement en Malaisie nous a particulièrement touchés", a noté dimanche à Munich Ola Källenius, patron du fabriquant des Mercedes-Benz, Daimler. "Nous avons l'espoir de retrouver un développement positif" sur les trois derniers mois de l'année, a-t-il ajouté, précisant toutefois qu'un manque "structurel" de capacités de production pèserait sur l'industrie également en 2022.
(Avec AFP)
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