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Constructeurs

Les nouvelles règles du jeu pour le permis de conduire dans l'Union européenne

Publié le 22 octobre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Le 22 octobre 2025, le Parlement européen a voté en faveur d’une révision des règles sur le permis de conduire. La nouvelle réglementation encadrera un peu plus les jeunes conducteurs européens, mettra progressivement en place le permis numérique et rendra les sanctions transfrontalières.
Permis de conduire règlement européen UE
Dans le cadre d’une première obtention du permis ou pour un renouvellement, une visite médicale sera à présent obligatoire. ©Adobe Stock / Andrey Popov

Améliorer la sécurité routière et limiter le nombre d’accidents. C’est l’objectif que s’est fixé l’Union européenne en mettant à jour la réglementation sur le permis de conduire, validée par les députés du Parlement. Les nouvelles règles concernent plusieurs volets : la formation, la validité du sésame et les jeunes conducteurs. Elles entreront en vigueur le 20e jour après leur publication au Journal officiel de l’UE. Chaque pays aura trois ans pour intégrer les nouvelles dispositions dans son droit national.

 

Désormais, l’épreuve du permis de conduire comprendra un volet sur les risques liés aux angles morts, aux systèmes d’assistance à la conduite, à l’ouverture des portes en toute sécurité et aux dangers liés à l’utilisation du téléphone. L’idée étant de mieux sensibiliser les candidats aux risques pour les piétons, les enfants ou encore les cyclistes.

 

Une durée de validité pour les permis européens

 

Pour les permis moto et voiture, une durée de validité de 15 ans est dorénavant mise en place. Le texte permet aussi aux États membres de réduire cette durée à 10 ans dans le cas où le permis de conduire serait utilisé comme pièce d’identité nationale. En ce qui concerne les poids lourds, le permis reste valable cinq ans.

 

 

Pour les conducteurs de 65 ans et plus, les États membres pourront choisir de réduire une nouvelle fois la durée de validité du permis afin que ces derniers effectuent régulièrement des visites médicales ou des cours de remise à niveau.

 

Des mesures alternatives à la visite médicale obligatoire

 

Dans le cadre d’une première obtention du permis ou pour un renouvellement, une visite médicale sera à présent obligatoire. Celle-ci comprendra des examens ophtalmologiques et cardiovasculaires. Le texte précise toutefois que cette visite médicale pourra être remplacée par des formulaires d’autoévaluation ou d’autres systèmes d’évaluation en fonction des Etats membres — des "mesures alternatives" défendues par la Ligue de Défense des Conducteurs.

 

En effet, l’association a mené "un combat acharné" depuis deux ans pour que la visite médicale ne soit pas la seule option lors du renouvellement du permis de conduire. Une mesure que la Ligue considérait comme stigmatisante pour les seniors. Une pétition avait d’ailleurs été signée par "des centaines de milliers de citoyens", selon l’association.

 

 

"Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a reconnu lui-même que les pays ayant imposé ces contrôles médicaux n'ont pas eu de gains tangibles en matière de sécurité routière. Elle était aussi coûteuse et quasiment impossible à mettre en œuvre, à l'heure où les déserts médicaux se multiplient", ajoute l’association dans son communiqué.

 

Un permis numérique qui deviendra la norme

 

Les jeunes âgés de 17 ans pourront désormais obtenir le permis de catégorie B, à condition d’être accompagnés jusqu’à leurs 18 ans. La nouvelle réglementation permet également aux jeunes de 18 ans d’obtenir le permis de catégorie C (camion) et à 21 ans celui de catégorie D (bus), à condition d’être titulaires d’un certificat d’aptitude professionnelle. Dans le cas contraire, les chauffeurs devront respectivement être âgés de 21 ans et 24 ans.

 

Le permis de conduire numérique, disponible sur smartphone, deviendra progressivement le principal format dans l’UE. Néanmoins, les conducteurs pourront toujours demander un permis physique, qu’ils recevront dans un délai de trois semaines.

 

Des sanctions transfrontalières

 

Comme en France, le texte voté par le Parlement met en place une période probatoire d’au moins deux ans pour les nouveaux conducteurs. Comme dans l’Hexagone, durant cette période, les jeunes conducteurs risquent de lourdes sanctions en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool, de stupéfiants ou sans ceinture de sécurité.

 

 

Les frontières tombent en matière de sanctions. En cas d’infraction ou de comportement dangereux dans un autre pays, toutes les décisions de retrait, de suspension ou de restriction seront transmises au pays de délivrance du permis du conducteur. En cas de lourde infraction, les autorités de chaque pays auront l’obligation d’informer les autres pays "sans retard injustifié" des interdictions de conduire. Rappelons que chaque année, 20 000 personnes décèdent sur les routes européennes. 

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