Les distributeurs projettent une croissance des ventes VO en 2024
L'arrêt du bonus écologique démontre encore une fois l'instabilité dans laquelle l'industrie automobile doit évoluer. Les mesures gouvernementales changent constamment aussi bien pour les normes que pour les incitations. Ceci est terrible pour les constructeurs qui ne peuvent pas construire de stratégie, mais aussi pour les commerçants automobiles. Ce constat est d'autant plus agaçant que les mesures sont présentées, mais que chacun doit attendre de longues semaines pour avoir un décret qui cadre les dispositions.
Sur le fond, la décision du gouvernement revêt un caractère logique. Le succès du bonus a un impact sur le budget. Nos dirigeants devaient donc prendre une décision pour ajuster le tir. En point de vente, s'observe alors une forme de soulagement. Un constat qui ne provient pas d'une étude qualitative, mais de conversations que nous avons avec des concessionnaires. Les voitures concernées par les aides étaient souvent anecdotiques dans les mix de vente ou compliquées à avoir en stock.
Il est urgent de voir ce qu'on peut faire pour les moins bien lotis pour les inciter à se tourner vers les voitures électriques d'occasion
En revanche, les vendeurs s'inquiètent pour le segment des voitures électriques sur le canal des entreprises. Pour les gestionnaires de flotte, maintenant ce sera "marche ou crève". Ils vont devoir arbitrer entre des voitures électriques sans bonus pour respecter des engagements RSE ou revenir à des voitures thermiques pour des raisons d'équation économique… que même d'éventuelles sanctions financières ne contrarieront pas dans leur équilibre.
La fin du bonus est tout aussi dommageable pour les clients de voitures d'occasion. L'an passé, les véhicules les plus âgés ont porté le marché. Cela a été à la fois une catastrophe sur le plan environnemental et un reflet du réel pouvoir d'achat des Français. Ceux qui ne sont pas contraints par les règles de ZFE ne se privent pas de racheter des voitures diesel de plus de 15 ans. Il est urgent de voir ce qu'on peut faire pour les moins bien lotis pour les inciter à se tourner vers les voitures électriques d'occasion.
Une remontée à 5,5 millions de ventes
Les études récentes ont démontré que les batteries des modèles électriques ne perdaient pas de capacité aussi vite qu'il avait été anticipé. Ce qui signifie que la location longue durée sur ces produits est possible sans nuire à la perception des consommateurs. En plus, les concessionnaires ont appris à maîtriser la valeur résiduelle et certains parviennent à dégager une intéressante profitabilité sur les deuxième et troisième cycles.
Outre le soulagement, les distributeurs se montrent confiants. Ils ont le sentiment d'avoir atteint un seuil minimum l'an passé et se projettent sur une croissance des ventes VO en 2024. La France ne reviendra pas d'un claquement de doigts à six millions de transactions. Mais, il est envisageable de remonter à 5,5 millions de ventes de voitures d'occasion.
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Alors certes, le mois de janvier 2024 n'a pas été très porteur : les gens ont consulté internet, ont visité les affaires, sans aller souvent au bout du parcours. Mais le mois de février a apporté des signes encourageants. Les prix se rapprochant de niveaux raisonnables, la consommation repart car les gens ont, de toute manière, besoin de renouveler. Ils le feront avec des voitures de trois à huit ans et avec ces produits revenant de ventes tactiques. Si ce n'est pas un bon signe pour les constructeurs et leurs ambitions de production maîtrisée, cela va faire du bien au marché dans son ensemble.
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