S'abonner
Services

Le vieillissement du parc va soutenir le marché de l'entretien automobile

Publié le 9 mars 2023

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
Le cabinet Xerfi vient de publier une étude sur le marché de l’entretien automobile à l’horizon 2025. Le vieillissement du parc devrait contribuer au dynamisme du secteur. Mais l'augmentation des motorisations électriques et l’inflation risquent d’entraver sa croissance. 
Selon le cabinet Xerfi, le chiffre d’affaires des spécialistes de l’après-vente automobile progressera de 4 % par an en moyenne d’ici à 2025. ©Adobe Stock/Iryna

Le marché de l’entretien automobile doit-il craindre l’inflation et la progression des ventes de véhicules électriques ?  Le cabinet Xerfi vient de publier une étude intitulée : "Le marché de l’entretien automobile à l’horizon 2025 - Essor des parcours d’achat en ligne, percée des véhicules électriques, inflation : comment les réseaux et enseignes s’adaptent-ils ?". Selon cette dernière, le marché devrait rester dynamique mais les pressions sur le pouvoir d’achat brident son potentiel. "Sans oublier, à plus long terme, la menace que fait peser l’essor des voitures électriques, plus faciles et moins coûteuses à réparer", assure Benoît Samarq, directeur d’études chez Xerfi.

 

Comme le précise l’étude, le secteur de l’entretien automobile n’a pas été épargné par l’inflation. Ainsi, certains éléments ont vu leur prix s’envoler, comme les pneus ou encore les pièces de rechange dont le tarif a augmenté de 6 % en 2022. En parallèle, le rapport indique que les spécialistes ont également répercuté les hausses de salaire de leur personnel. Par conséquent, en 2022, le coût horaire de la main-d'œuvre a bondi de 4 % pour la carrosserie et de 4,5 %  pour la mécanique. Néanmoins, en dépit de la baisse du pouvoir d’achat et des ventes de véhicules d’occasion, l’activité a tout de même connu une croissance de 4,5 %.

 

À lire aussi : Les enchéristes ont profité de l'inflation des VO en 2022

 

L’étude Xerfi conclu qu’à l’horizon 2025 le marché restera "solide" et met en avant "l’accroissement et le vieillissement du parc automobile" ou encore la généralisation des financements en leasing (LOA et LLD) pour l'accès au marché des voitures d’occasion qui multiplient les contrats d’entretien associés. Benoît Samarq précise ainsi que "le chiffre d’affaires des spécialistes de l’après-vente automobile progressera de 4 % par an en moyenne d’ici à 2025, largement stimulée par un effet prix".

 

L'impact des véhicules électriques

 

Le marché de l’entretien et de la réparation ne pourra pas y couper, l’avenir du secteur devrait être électrique. Même si une nouvelle incertitude plane sur la décision d'arrêt des ventes des véhicules thermiques depuis le revirement de position du gouvernement allemand. Un élément qui peut être source d’inquiétude pour les professionnels de l'après-vente, puisqu’un véhicule électrique nécessite moins d'entretien et générant moins de visites à l'atelier. Mais le cabinet d’étude se veut rassurant et Benoît Samarq précise : "ces échéances sont lointaines et une clause de revoyure en 2026 pourrait encore faire bouger les lignes. À court terme, les professionnels peuvent donc se montrer plutôt optimistes. Le poids des voitures neuves reste marginal".

 

Cependant, il faut toutefois noter que les modèles hybrides rechargeables et électriques connaissent une forte croissance avec une part de marché qui augmente. Ainsi, en 2022, ces voitures représentaient 42 % des immatriculations, alors qu’elles ne s'élevaient qu’à 7,5 % en 2019. Xerfi estime qu’en 2025, cette part devrait atteindre les 60 % des véhicules légers neufs vendus en France. Mais le cabinet souligne que la conversion du parc automobile en France sera plus lente et Benoît Samarq prévoit que les VE pèseront au maximum 12 % du parc d’ici à 2025, dont seulement 3,5 % de voitures 100 % électriques.

 

Lire aussi : A quoi ressemble le parc automobile français en 2022 ?

 

Les véhicules électriques devraient pousser les foyers n’ayant pas les moyens d’acheter un modèle électrique neuf, à s’orienter vers des véhicules thermiques d’occasion, et donc à contribuer au vieillissement du parc. Pour Xerfi, ce sont les réseaux des constructeurs qui risquent davantage d’être affectés par les effets de la transition électrique. Ces derniers ayant l’habitude d’intervenir sur des modèles de moins de cinq ans. “Dès lors, ils devraient réorienter leur modèle d’affaires vers la vente de voitures neuves et la LOA", affirme Benoît Samarq.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle