Albert Etienne, Opteven : "Un rôle à jouer dans le registre de l'économie circulaire"
Le Journal de l'Automobile : Quelle analyse faites-vous, chez Opteven, de l'activité au premier semestre 2023 ?
Albert Etienne : La baisse s'avère moins inquiétante que l'an passé. Sur un marché des ventes de voitures d'occasion en baisse de 4,4 %, nous augmentons de 7 % le nombre de contrats de garantie souscrits pour monter à près de 370 000 unités en France. Une croissance spécifiquement observée sur le canal BtoBtoC, que les contrats soient intégrés ou non à un dossier de financement.
J.A. : Que révèlent les dossiers en question ?
A.E. : Les contrats de garantie sont souscrits dans un tiers du temps dans le cadre d'un financement. En moyenne, les véhicules couverts ont 50 mois, soit deux mois de plus que l'an passé, et affichent 2 000 km de plus au compteur.
J.A. : Une étude présentée récemment par l'un de vos concurrents montre une hausse du coût des sinistres de 3,7 %. Qu'en est-il de votre côté ?
A.E. : Nous observons également une hausse, mais pas dans de telles proportions. Sur notre périmètre de la France, l'inflation est de l'ordre de 2 à 3 %, cette année, pour se chiffrer en moyenne entre 900 et 1 000 euros. Une tendance qui a entraîné un ajustement tarifaire de + 5 % dès l'an passé, quand l'inflation du prix des sinistres était plutôt sur un rythme de 7 à 8 %. En 2023, nous n'avons pas vraiment bougé les tarifs.
J.A. : Que cela entraîne-t-il d'un point de vue stratégique chez Opteven ?
A.E. : En tant que fournisseur de solutions de garantie, nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans le registre de l'économie circulaire. Opteven prend des initiatives ponctuelles avec des partenaires. Il est temps d'en faire un axe stratégique majeur. Reste encore à structurer cet environnement complexe pour mettre en œuvre des projets concrets.
J.A. : À quoi cela tient-il ?
A.E. : La remise en état ou la réparation des pièces doivent faire partie d'une réflexion générale. L'écosystème de l'enseigne qui vend nos solutions doit être pris en considération. Aussi, nous devons nous assurer d'un volume suffisant pour passer à grande échelle et générer des économies. Le reconditionnement des voitures d'occasion implique des réponses pour les moteurs et les boîtes de vitesse. Il ne faut pas oublier qu'une boîte robotisée par exemple coûte environ 5 000 euros, soit une grande part de la valeur résiduelle.
J.A. : Et qu'en est-il des enseignements sur le terrain des VO électriques ?
A.E. : Les statistiques montrent qu'à ancienneté équivalente, le coût en garantie se rapproche de celui d'une voiture essence. D'une part, les pannes sont un peu différentes. D'autre part, on note aussi que si les frais de réparation sont moindres, la fréquence est tout de même plus élevée sur une voiture électrique. La suite consistera à élargir nos offres car des problématiques de batteries ne vont pas tarder à se multiplier.
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