Volkswagen mise sur les footballeurs

Goût de l’effort, âme de compétiteur, esprit d’équipe, endurance… autant de qualités nécessaires qu’ont en commun les sportifs et les vendeurs automobiles. Alors que la cinquième promotion des Volkswagen Group France Academy fera sa rentrée des classes en octobre prochain, la marque allemande souhaite accélérer le développement de ses écoles de vente. Au nombre de huit cette année, ces dernières n’ont cessé de croître depuis leur lancement en 2011. Elles accueillent près d’une centaine de jeunes qui bénéficient d’une formation en alternance durant treize à quatorze mois, financée à parts égales par le GNFA, Volkswagen Group France (VGF) et les distributeurs de ce dernier. A l’issue de leur cursus, ces néo-commerciaux reçoivent ainsi un certificat de qualification professionnelle d’attaché commercial automobile (niveau 23, le plus élevé) reconnu par la convention collective et se voient surtout proposer un contrat dans l’un des réseaux du groupe. Une manière pour VW de s’assurer une main-d’œuvre répondant à ses propres exigences et connaissant ses modèles, capable de compenser les quelque 6 % de turn-over (200 personnes) observés dans l’ensemble de ses 750 points de vente tricolores chaque année. Problème : si, aujourd’hui, la démarche a fait ses preuves, celle-ci ne correspond plus vraiment aux réels besoins du groupe, d’où cette volonté de passer un cap en séduisant davantage de jeunes.

800 000 jeunes potentiels

Alors qu’elles ambitionnent d’atteindre les 130 élèves dès la rentrée 2015, les VGF Academy innovent dans cette optique en lançant un module d’une semaine consacré aux VO et à leurs spécificités (accueil des clients, vente, financement…), mais aussi en s’associant à la Fédération Française de Football (FFF). Tous les licenciés âgés entre 21 et 26 ans souhaitant intégrer ces écoles de vente seront ainsi systématiquement reçus en entretien, soit pas moins de 800 000 potentiels futurs vendeurs susceptibles de combler le manque de talents observé par le groupe dans certaines régions, comme l’Ile-de-France. “Je me réjouis de cette initiative pour tous ces jeunes footballeurs, qu’ils soient en étude, en recherche d’emploi ou en reconversion, estime le président de la FFF, Noël le Graët. Sport et emploi vont de pair en matière de vivre ensemble, de dynamisme ou de mise en avant de soi-même.” Reste que ces derniers, nonobstant l’entretien dont ils bénéficieront, seront malgré tout soumis à une sélection pointue et ne bénéficieront d’aucun passe-droit. Un gage de qualité, à en croire Philippe Millot, chef du département formation et RH réseaux de VGF, qui estime ainsi qu’“une bonne sélection, c’est aussi l’assurance d’une bonne formation pour tous ces jeunes. Au total, nous allons étudier cette année entre 2 000 et 2 500 CV pour environ 130 places”. Une sélectivité qui explique aussi les résultats des trois premières promotions, compris entre 87 et 91 % de réussite, en attendant ceux de la dernière.

Valoriser le métier de ­vendeur

Par cette initiative, le président de Volkswagen Group France, Jacques Rivoal, souhaite également confirmer l’image de “top employeur” de son groupe tout en remettant sur le devant de la scène un métier en mal de reconnaissance. Crise du secteur, conditions de travail dégradées, salaires en berne, obligent aujourd’hui les distributeurs à corriger les choses pour redevenir séduisants et font dire à Jacques Rivoal que “le métier de vendeur est un beau métier qui n’est pas assez valorisé. Il faut dire aux jeunes que c’est un secteur captivant, qui demande, certes, un grand investissement, mais qui offre de belles perspectives de carrière et qui permet de gagner de l’argent”. Rémunérés à hauteur de 80 % du Smic pendant leur formation, les “académiciens VW” qui rejoignent l’un des réseaux du groupe (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Volkswagen Utilitaires) peuvent ensuite prétendre à un salaire de 3 000 euros une fois confirmés. Un argument de plus pour attirer des jeunes, qu’ils soient footballeurs ou non.