Valeo envisage de réduire ses effectifs
Valeo envisage de supprimer 1 150 postes dans le monde, dont 235 en France, principalement dans des fonctions d’encadrement, ont indiqué jeudi 18 janvier 2023 la direction de l'équipementier automobile français et deux syndicats du groupe.
Ce projet de réorganisation est lié à la fusion de deux pôles ("PTS" et "THS") fabriquant des pièces pour les véhicules hybrides et électriques, a précisé la direction à l’AFP.
Présenté le 17 janvier aux syndicats, ce "projet vise à regrouper et réorganiser en une seule entité opérationnelle ces deux activités", selon la direction, qui assure que les salariés concernés seront "accompagnés".
"On veut renforcer notre compétitivité pour avoir une organisation plus agile, cohérente, complète", a indiqué une porte-parole de l’équipementier.
Les syndicats alertent l'État actionnaire
735 postes sont concernés en Europe, sur un total de 109 900 salariés pour le groupe dans le monde. En France, où Valeo compte 13 000 salariés, ces postes seraient supprimés sur les sites franciliens de Cergy, Créteil et La Verrière, selon les syndicats CGT et FO. Pour FO, "cette accélération laisse envisager un avenir plus qu’incertain pour les sites français".
L'équipementier avait déjà annoncé la suppression de 89 postes sur son site d'embrayages à Amiens (80) pour tourner davantage le site vers l'électrification, tandis que l'activité d'embrayages pour moteurs thermiques de ce site doit partir pour la Turquie.
"On a peur que l'année 2024 soit une année très noire", prévient Bertrand Bellanger du syndicat FO. "Que vont devenir les sites qui sont plutôt sur des produits thermiques ? Nous sommes très très inquiets".
La CGT a dénoncé dans un communiqué une annonce qui, selon elle, "contribuera à dégrader les conditions de travail des salariés qui restent dans le groupe". "À l'heure où les politiques parlent de réindustrialisation du pays", la CGT est "convaincue que Valeo doit prendre ses responsabilités et que l’État actionnaire ne peut laisser faire cette nouvelle casse sociale".
A lire aussi : Valeo résiste bien au troisième trimestre 2023
L'État français est depuis 2019 le premier actionnaire de l’équipementier, avec 5,2 % du capital détenu par la banque publique d'investissement Bpifrance et 2,14 % détenus par la Caisse des dépôts, soit un total de 7,34 % des parts.
Après un premier semestre 2023 où l'entreprise avait fait mieux que l'industrie automobile dans son ensemble, Valeo a vu son chiffre d'affaires se tasser au troisième trimestre (-1 %), sur un marché automobile hésitant.
Pour 2024, le directeur général du groupe Christophe Périllat avait déclaré fin octobre 2023 s'attendre à une croissance atone du marché de l'automobile au vu du contexte économique, "donc les efforts de réduction de coûts de Valeo auront toute leur importance", avait-il souligné. (avec AFP)
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