Semi-conducteurs : une hirondelle ne fait pas le printemps
Depuis deux ans, le secteur automobile vit au rythme de la production des semi-conducteurs, ou plutôt des problèmes de production de ces composants à l'origine d'une baisse historique des marchés aux États-Unis et en Europe. Pour 2022, en Europe, les immatriculations ne devraient pas dépasser les 12 millions de véhicules (contre 16 millions d'unités atteintes en 2016, 2017 et 2018).
Pour autant et selon une récente étude publiée par le cabinet Roland Berger, des signes d'améliorations se font sentir. Tout d'abord parce que la demande de produits électroniques grand public, qui avait explosé durant les mois de confinement liés à la pandémie de Covid-19, semble se tasser. Et même diminuer l'année prochaine. Ce secteur qui a connu une croissance de son chiffre d'affaires de 26,3 % entre 2020 et 2021, ne devrait croître "que" de 7,4 % en 2022 avant de subir une contraction de ses ventes de l'ordre de 2,5 % en 2023.
Un plan européen insuffisant
Pour autant, la situation ne va pas clairement s'améliorer pour l'automobile. En effet, les composants actuels destinés à l'automobile sont plutôt d'ancienne génération, des circuits intégrés analogiques, et ne constituent clairement pas une priorité pour les industriels. Même si la croissance des semi-conducteurs pour les puces automobiles sera tirée par les véhicules électriques et connectés (Adas).
D'où, le sujet crucial des plans stratégiques américains et européens pour gagner en souveraineté sur ce marché des semi-conducteurs. Selon le cabinet d'étude, le plan américain de 223 milliards de dollars, dont 53 dédiés au seul segment des puces, souffre d'une vision assez court-termiste.
Quant au Chips Act, le plan de soutien européen au secteur, il constitue certes une bonne initiative mais probablement insuffisante. "Parmi les produits industriels et automobiles fabriqués dans l'UE, seuls 17 % et 37 % des pièces de semi-conducteurs sont livrés par des fournisseurs européens. Par conséquent, le budget de 43 milliards d'euros est trop serré pour construire un écosystème, sécuriser la chaîne d'approvisionnement et gérer une crise tout en atteignant une part de marché mondiale de 20 % d'ici 2030", indiquent les experts de Roland Berger.
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