Production automobile : l'Europe pleure, l'Asie rit
Selon le cabinet d'études Inovev, la production automobile (VP + VUL) en Europe a baissé, de janvier à septembre 2022, de 6 % par rapport à la même période de l'année précédente, alors que la production mondiale a enregistré une hausse de 6 %. Cette baisse représente environ 563 000 véhicules produits de moins.
La baisse de la production est particulièrement forte en Europe occidentale (Autriche, Belgique, Finlande, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède), où elle atteint 7,6 %, alors qu'elle n'est que de 1,4 % en Europe orientale (République tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie). Pour les véhicules utilitaires légers (VUL), le recul de la production est de 17,6 %, alors que la production européenne de voitures particulières a baissé d'à peine 5 %.
Dans le détail, en Europe occidentale, la production finlandaise (-26 %), belge (-26 %) et portugaise (-23 %) a particulièrement baissé au cours des neuf premiers mois de 2022. Mais même les grands pays de production comme l'Espagne (-20 %), l'Italie (-16 %) et la France (-14 %) n'affichent pas le même volume qu'en 2021. L'Allemagne est le seul pays de cette zone géographique à enregistrer une légère augmentation de sa production (+4,1 %).
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En Europe de l'Est, ce sont surtout les productions serbe (-66 %) et slovène (-42 %) qui ont fortement chuté à cause de la fin de la Fiat 500 L (produite en Serbie) et de la Smart Forfour (produite en Slovénie). Les pertes sont compensées par la Roumanie, qui est le seul pays d'Europe de l'Est à enregistrer une augmentation de sa production, la plus forte en Europe avec près de 23 %, grâce à la production du Dacia Jogger.
Baisse de la demande
Selon le cabinet, la moindre demande des consommateurs, la guerre en Ukraine et la disparition de plusieurs fournisseurs, les problèmes d'approvisionnement en semi-conducteurs et l'inflation, qui a entraîné une baisse de la demande de 9,7 % en Europe au cours des neuf mois de 2022, sont autant de raisons qui expliquent que seuls deux pays européens enregistrent une hausse de leur production, alors que tous les autres pays voient leur volume diminuer.
Mais ailleurs dans le monde, les chiffres ne sont pas aussi moroses. Outre la région Alena (Etats-Unis, Mexique, Canada), dont la production a augmenté de 12 %, c'est l'Asie qui tire la production mondiale vers le haut en 2022.
Malgré sa politique stricte de Covid 19 et les problèmes économiques qui en découlent, la Chine a produit 1,3 million de véhicules de plus au cours des trois premiers trimestres de 2022, ce qui représente une augmentation de 7,6 %. D'autres pays asiatiques comme la Malaisie (+67 %), l'Iran (+62 %), l'Ouzbékistan (+41 %), l'Indonésie (+33 %) et le Kazakhstan (+30 %) affichent des augmentation de production encore plus impressionnants.
L'Inde se place à la 4e place
Pour justifier certaines croissances, Inovev précise que la production de certains pays asiatiques, principalement ceux de l'Asie centrale, se situe néanmoins encore à un niveau bas et qu'ils ne produisent généralement que pour leurs marchés régionaux respectifs. Pour autant, le cabinet estime que ceux-ci ont un énorme potentiel avec un faible taux de motorisation et une performance économique croissante.
L'Inde est désormais le quatrième pays en termes de production automobile, avec 4,5 millions de véhicules en 9 mois, soit une augmentation de 26 %. Avec le nouveau constructeur VinFast au Vietnam, un autre pays asiatique pourrait devenir un site de production important. Le seul pays asiatique dont la production a baissé en volume est le Japon, avec un recul de 3,3 %. Il reste toutefois le principal site de production du continent après la Chine. La Corée du Sud enregistre une modeste progression de 4,5 %.
Le cabinet explique que les pays asiatiques bénéficient encore d’une forte demande des consommateurs. Ils semblent également moins touchés par les problèmes logistiques, car ils ont un accès plus facile aux matières premières, en particulier celles pour la fabrication des batteries, et aux semi-conducteurs. En outre, la guerre en Ukraine et tous ses corollaires économiques semblent avoir moins d'impact sur l'Asie.
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