Pourquoi la France redevient compétitive pour produire des citadines électriques
Et si les petites voitures étaient de retour dans les usines françaises ? D'après une étude conduite par la Fondation pour la nature et l'homme (FNH) et l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), intitulée "Produire les citadines électriques en France : pourquoi est-ce pertinent et possible ?", toutes les conditions sont réunies pour que la production de citadines redevienne compétitive sur le sol français à horizon 2030, tranchant ainsi avec les délocalisations successives de ces dernières décennies.
Depuis 22 ans, la France a perdu 56 % de sa production automobile, essentiellement à cause de la perte de l’assemblage des modèles des segments A et B. Les exemples sont nombreux comme la délocalisation de la Twingo en Slovénie, de la Clio en Turquie ou des 208 et C3 en Slovaquie…
Or, la Toyota Yaris reste le meilleur contre-exemple du soi-disant manque de compétitivité du territoire par rapport à nos voisins européens. "On peut concevoir une usine pour produire durablement une petite voiture de manière rentable en France. En partant d’une feuille blanche, celle-ci est désormais la voiture la plus produite en France", indiquent les auteurs de l’étude.
A lire aussi : Carlos Tavares politise le débat sur l'avenir de l'automobile
L’avènement de la voiture électrique conduirait à un véritable changement de paradigme dans l'équation de la production automobile.
400 euros d'écart avec l'Espagne
La voiture électrique nécessite beaucoup moins de main-d’œuvre, ce qui mécaniquement fait augmenter la part du coût de l'énergie dans l'ensemble des coûts fixes. Or, la France est un des pays les plus compétitifs en matière de coût de l'électricité.
L'étude a chiffré à environ 260 euros l'écart de coût de production d'une même voiture entre la France et la Slovaquie, et à 400 euros avec l'Espagne. Ces deux pays avaient largement profité des délocalisations de production automobile ces dernières décennies grâce au coût de leur main-d'œuvre.
A lire aussi : Luca de Meo catapulte l'automobile dans le débat des européennes
D'après leurs calculs, les organismes révèlent qu'une marque produisant en France pourrait vendre un véhicule 3 % moins cher que s'il était produit en Espagne. Il passerait ainsi de 25 900 à 25 370 euros.
Toutefois, le rapport estime que la même voiture produite en Chine restera moins chère d'environ 1 000 euros. Sauf si des droits de douane venaient à être appliqués sur les importations chinoises.
Production divisée par deux en 20 ans
Le document rappelle que la production automobile française a été divisée par deux en 20 ans, après son pic de 2004. Les constructeurs automobiles avaient décidé de spécialiser la production sur le territoire français sur les voitures à forte valeur ajoutée (donc à moindre volume), notamment les SUV et les grandes berlines.
A lire aussi : La stratégie Ampere doit permettre de réduire de 40 % les coûts des véhicules électriques
Les auteurs de cette analyse ont étudié le scénario d'une relocalisation de production de 700 000 voitures par an en France. Ils estiment qu'elle pourrait créer jusqu'à 25 000 emplois supplémentaires.
Jusqu'ici, seul Toyota était parvenu à maintenir la production de citadines sur le territoire français avec la Yaris. Mais Renault a commencé à produire sa toute nouvelle R5 dans son usine de Douai (Hauts-de-France).
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.