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Industrie

Normes CAFE 2025 : le défi des constructeurs automobiles en Europe

Publié le 23 août 2024

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
À partir du 1er janvier 2025, les constructeurs automobiles en Europe devront respecter une nouvelle limite de 93,6 g de CO2/km. Si Geely et Tesla atteignent d'ores et déjà leurs objectifs, ce n'est pas le cas de Ford ou de Volkswagen.
Normes CAFE 2025 : le défi des constructeurs automobiles en Europe
En avril 2024, une étude réalisée par Transport & Environment a montré que les constructeurs devraient augmenter la part de marché des VE à 24 % dès 2025 pour parvenir à respecter les nouvelles normes CAFE. ©adobestock.com

Le 1er janvier 2025, de nouvelles limites d’émissions de CO2 vont entrer en vigueur en Europe. Depuis 2020, les constructeurs, individuellement ou regroupés au sein de pools d’accords, ne doivent pas dépasser la limite de 116 g de CO2/km pour l’ensemble des véhicules commercialisés au cours de l’année précédente. Ces normes, connues sous le nom de CAFE (Corporate Average Fuel Economy), ont été instaurées par la Commission européenne.

 

Réduction des émissions de CO2 à 93,6 g/km en 2025

 

Mais dans quatre mois, ce plafond tombe à 93,6 g et les constructeurs devront donc gagner 22,4 g d’émission. Plus facile à dire qu’à faire, d’autant que les ventes de véhicules électriques se tassent, voire baissent, dans plusieurs pays majeurs européens comme l'Allemagne, où les incitations fiscales pour les voitures électriques ont été supprimées au 1er janvier 2024.

 

En 2023, les industriels ont échappé aux amendes infligées en cas de dépassement. Selon le bilan dressé chaque année par la Commission européenne, seul le constructeur Bugatti a franchi sa limite d’émission de CO2.

 

Comme le montre le graphique ci-dessous émanant de la Commission européenne, les autres industriels ont tous réussi à respecter les objectifs fixés.

 

Graphique montrant les constructeurs qui ont respecté les limites d'émission de CO2 en 2022

Augmenter les ventes de véhicules électriques

 

Mais rien n’est moins sûr pour 2025. L’alerte donnée par Luca de Meo, directeur général du groupe Renault lors du salon de Genève en février 2024, le prouve. L’industrie automobile est fébrile.

 

A lire aussi : Les constructeurs partent en ordre dispersé dans la bataille contre les normes CAFE

 

En avril 2024, une étude réalisée par l'organisation non gouvernementale Transport & Environment montrait que les constructeurs automobiles devraient augmenter la part de marché des véhicules électriques à 24 % dès 2025. Sauf dans le cas d'une hausse des ventes de modèles hybrides qui pourrait faire baisser ce chiffre à environ 18 %.

 

Plus récemment, la plateforme de données Dataforce a estimé qu'un constructeur automobile sans hybrides dans sa gamme devra vendre 37 % de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Mais un acteur vendant 55 % d'hybrides pourrait réduire ce chiffre à 23 %.

 

Or, au premier semestre 2024, les ventes de voitures électriques en Europe se sont contractées, ne pesant plus de 13,9 % du marché européen contre 14,2 % sur la même période en 2023. Quant aux hybrides rechargeables, elles ont également baissé pour atteindre 7,1 % des ventes. À moins de baisser drastiquement les ventes de véhicules thermiques, beaucoup de constructeurs ne parviendront pas à atteindre les nouveaux objectifs.

 

Graphique indiquant les émissions de CO2 des constructeurs et les limites qu'ils devront atteindre en 2025 selon les normes CAFE

 

Le défi de l'année

 

Ainsi, selon les immatriculations actuelles, seuls Geely et Tesla passent allègrement cette étape, mais aucun des autres constructeurs n'y parvient. Chacun disposant de son propre objectif basé sur la masse moyenne de sa flotte. Ainsi, des marques comme Mercedes-Benz et BMW se voient infliger des objectifs plus élevés que les marques qui vendent principalement des voitures plus petites avec des moteurs plus petits et des émissions de CO2 plus faibles, comme Dacia ou Citroën.

 

Ford et Volkswagen sont les deux constructeurs qui s'affichent comme étant les plus loin de leurs limites d'émissions. À moins que de nouveaux pools soient créés. La Commission a en effet laissé la possibilité d'associations de marques entre celles qui émettent le plus et les autres.

 

Lors des derniers objectifs, Honda et Jaguar Land Rover s'étaient par exemple associés avec Tesla. Une aubaine pour la marque dirigée par Elon Musk. Celui-ci a engrangé près de neuf milliards d'euros grâce à ces accords de quotas carbone depuis sa création en 2009.

 

Les constructeurs ont donc quatre mois pour affûter leur stratégie, y compris en baissant la mise sur le marché de voitures électriques en 2024, les réservant plutôt pour 2025.

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