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Industrie

L'industrie automobile européenne est perçue comme "un marché à vendre"

Publié le 20 juin 2025

Par Catherine Leroy
2 min de lecture
Depuis 2022, l'industrie automobile européenne a fait l'objet de treize milliards d'euros d'acquisition. Selon la dernière étude du cabinet AlixPartners, l'Europe devient plus une terre d'opportunités pour les investisseurs.
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Selon la dernière étude du cabinet AlixPartners, l'Europe devient plus une terre d'opportunités pour les investisseurs américains et asiatiques. ©AdobeStock-Boonnam Burart

Le centre de gravité de l'industrie automobile poursuit son déplacement. Et il n'est pas favorable à l'Europe. De fait, le continent européen est même devenu un terrain de chasse pour les investisseurs internationaux.

 

Selon l'étude 2025 du Global Automotive Outlook réalisée par le cabinet AlixPartners, treize milliards de dollars d'acquisition ont été réalisés depuis 2022 par des acteurs étrangers dans l’écosystème automobile européen. Le cabinet d'étude montre des investissements vers l'Europe de neuf milliards de dollars issus de groupes américains et de 5,7 milliards en provenance de sociétés asiatiques.

 

Les flux inverses sont loin de compenser le phénomène, puisque l'Espagne enregistre un investissement de 600 millions de dollars en Amérique du Sud et un milliard de dollars de la Pologne vers l'Asie.

 

 

En parallèle, plus de 40 milliards de dollars de revenus liés à des cessions (effectuées ou envisagées) ont été identifiés, avec une forte concentration dans la sous-traitance et les équipements. Pour Alexandre Marian, directeur associé d'AlixPartners, ces transactions reflètent le désengagement progressif d’acteurs européens sous contrainte de rentabilité, mais aussi la recherche d’accès stratégique à l’Europe par des groupes asiatiques et américains, notamment en prévision d’un durcissement des barrières commerciales et réglementaires.

 

Des fournisseurs sous pression

 

Les équipementiers, et plus particulièrement les fournisseurs de rang 2, sont en première ligne de cette vague de désengagement et constitueraient près de 90 % de cette valeur. Le contexte de hausse des taux, de ralentissement économique et d'inflation réglementaire pousse de nombreuses entreprises à se séparer d’actifs jugés non stratégiques, ou à la rentabilité dégradée.

 

 

Au sein de l'Union européenne, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne affichent les revenus de cession les plus élevés. "L'Espagne offre un avantage compétitif intéressant et accueille déjà de nombreuses usines de production automobile", poursuit Alexandre Marian.

 

 

AlixPartners évoque ainsi une Europe fragmentée, où les grands groupes tentent de se recentrer sur leur cœur de métier, laissant le champ libre à des investisseurs étrangers. À cela s’ajoute un recul de la capacité de financement locale, avec des décisions d’investissement qui s’éloignent des sièges historiques européens.

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