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Industrie

Les consommateurs pourraient repousser d'un an leur achat automobile

Publié le 12 mai 2020

Par Catherine Leroy
5 min de lecture
Selon un baromètre hebdomadaire réalisé par la société Nova Consulting, les consommateurs ont l'intention de revenir en concession mais ils pourraient toutefois décaler leur achat de voiture de près d'un an.
Selon l’étude réalisée par Nova Consulting, les acheteurs d’automobiles sont plus anxieux que la moyenne des Français (51 % contre 48 %) après cette période de confinement.

 

Depuis le 23 mars 2020, la société de conseil Nova Consulting mesure l’impact de la crise sur le moral de près de 1 500 consommateurs français et les conséquences envisagées sur les habitudes de consommation dans plusieurs secteurs économiques, dont l’automobile. Ces baromètres hebdomadaires ont débuté quelques jours après le début du confinement qui s’est imposé aux Français le 16 mars 2020.

 

Pour les consommateurs interrogées, la période est anxiogène et l’étude montre que les acheteurs d’automobiles sont plus anxieux que la moyenne des Français (51 % contre 48 %) après cette période de confinement. Un degré d’inquiétude qui aura un impact évident sur la consommation. Le secteur automobile fait d’ailleurs partie des secteurs qui subiront le plus une baisse de la consommation selon les résultats de l’étude. Ainsi à la question "Comment va évoluer votre consommation à la sortie de la crise ?", 36 % des personnes interrogées, estiment qu’elle sera beaucoup moins importante, contre 60 % la prévoyant équivalente et 4 % supérieure.

 

L’automobile se place au 5e rang des secteurs qui subiront le plus cette baisse de la consommation derrière les crédits à la consommation, les spectacles sportifs, les produits High-Tech, l’habillement et les chaussures. A contrario, le jardinage, la restauration, la santé, les spectacles et produits culturels, seraient les domaines privilégiés qui verraient une hausse de la consommation.

 

51 % des consommateurs veulent reporter leur achat

 

Ainsi, plus d’un tiers des consommateurs envisagerait une baisse de leur achat (une tendance qui s’est d’ailleurs confirmée au fil du confinement puisque 29 % était dans cette position au 27 mars pour atteindre 36 % au 24 avril).  A la fin du confinement 51 % des personnes interrogées comptent reporter leur achat automobile contre 58 % au début de la crise sanitaire. Ce report est estimé à 11,7 mois, soit presque un an de décalage avec 26 % d’entre eux qui déclarent vouloir décaler leur acquisition de 3 à 6 mois, 26 % également de 6 à 12 mois, 22 % dans un délai de 12 à 18 mois et 21 % de 18 à 24 mois. "Les concessionnaires devraient assister à un surcroît de visites en concession au début de la réouverture des showrooms mais si les intentions sont avérées et stables, le message est assez significatif : les consommateurs ont peur pour leur emploi et de l’ampleur de la crise économique", souligne Nicolas Harlé, directeur général de Nova Consulting.

 

Seules 4 % des personnes interrogées souhaitent consommer plus et 5 % d’entre elles ne pensent pas décaler leur acte d’achat de moins de trois mois. Ces "intentionnistes" sont globalement plus aisés financièrement, plus diplômés et moins anxieux des conséquences de la crise.

 

Visite en concession, un atout pour les professionnels

 

Malgré ces conclusions alarmistes pour le marché automobile, des signaux positifs voient le jour pour les professionnels. En effet, les consommateurs prévoient une augmentation de leur visite en concession.

 

42 % d’entre eux l’envisageaient avant la crise. 46 % déclarent vouloir s’y rendre, après le confinement. "Ce résultat démontre un certain écart entre le niveau d’anxiété et la volonté de report de l’achat automobile. Beaucoup de consommateurs devraient se rendre en concession sans avoir l’intention d’acheter. On peut y voir un sentiment de curiosité des automobilistes, renforcé par l’intérêt porté aux nouvelles motorisations. Cela signifie que les concessions devraient enregistrer un bon niveau de visites, qu’il faudra transformer. En tout cas, ces résultats prouvent qu’un plan de soutien à l’automobile peut fonctionner car la fréquentation sera au rendez-vous et les clients montrent de l’intérêt. Aux professionnels de les convaincre et de les convertir à l’achat", poursuit Nicolas Harlé.

 

 

L’intérêt porté aux motorisations hybrides et électriques est allé croissant durant cette crise. Avant le mois de mars, 38 % des consommateurs imaginaient faire évoluer leur choix vers l’hybride (24 %) et l’hybride rechargeable (14 %) et 10 % vers l’électrique. Lors de la dernière semaine de confinement, l’évolution est impressionnante : 33 % s’intéressent à l’hybride, 29 % à l’hybride rechargeable et 18 % à l’électrique. "Cette évolution s’explique également grâce aux publicités portant sur ces modèles à la télévision mais il ne faut pas oublier qu’il y a parfois un décalage entre l’intention d’achat et la réalité de part de marché. Mais quoi qu’il en soit, ces courbes montrent qu’il ne faut pas lâcher le sujet du CO2. La crise a renforcé l’envie de motorisations plus vertueuses même si cette envie se heurte au problème budgétaire des ménages", avance Nicolas Harlé.

 

 

Ce retour à la réalité budgétaire pourrait d’ailleurs profiter largement aux véhicules d’occasion. 76 % des consommateurs se tourneraient vers ce segment de marché après la crise contre 65 % avant. D’ailleurs cette contrainte budgétaire devrait bénéficier également aux réseaux de distribution car la vente en ligne ne semble pas être une priorité à court terme. En effet, seules 19 % des personnes interrogées estiment importante la possibilité d'acheter un véhicule 100 % en ligne, suite à la crise, contre 54 % pas du tout intéressées. En revanche, la présentation de nouveaux services de financement différés après l'achat est jugée comme la proposition la plus importante. 

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