Le marché du pneu tricolore réussit son année 2021
Ils en attendaient tous beaucoup et leurs espoirs se sont finalement concrétisés. En vigueur depuis le 1er novembre dernier, la loi Montagne semble avoir été le vrai facteur X de l'année 2021 du pneumatique tricolore. Directeur général du Syndicat des professionnels du pneu (SPP), Régis Audugé, le reconnait : "Sans ça, le secteur aurait connu une année très difficile, qui aurait sans doute ressemblé à 2020…" Au final, les ventes de pneumatiques TC4 (tourisme, 4x4/SUV, camionnettes) ont progressé de 12,8 % l'an passé dans l'Hexagone, à hauteur de 17,563 millions d'unités.
Une tendance positive sur un an, certes, mais un volume global qui reste en deçà de ceux enregistrés avant la pandémie et qui s'avère être le deuxième plus mauvais sur la dernière décennie. Comparé à 2019, le marché accuse ainsi un retard loin d'être négligeable de 657 000 unités.
Plus en détails, et comme une confirmation au propos initial, tout s'est finalement joué lors du dernier trimestre. Le changement de législation a clairement poussé les automobilistes dans les ateliers et, même si la dynamique s'est un peu altérée en octobre quand l'exécutif a annoncé qu'il n'y aurait pas de sanctions, l'activité est restée soutenue jusqu'à la fin décembre.
Une confirmation et une surprise
Au niveau des applications, notons que les enveloppes tourisme (qui représentent 84 % des ventes en France) ont progressé de 12 %, celles 4x4/SUV de 21,1 % celles camionnettes de 15 %. Du côté des marques, la loi Montagne a clairement profité aux firmes premium dont les volumes ont augmenté de 15,4 %, à hauteur de 56 % de part de marché, alors que celle-ci s'érodait depuis plusieurs années.
Les marques intermédiaires pointent à +8,4 %, les MDD à +13,6 % mais pour un volume global assez peu significatif, et les budgets à +4,2 %. Ces dernières, souvent fabriquées en Asie, ont par ailleurs souffert de la hausse des coûts de transport et des difficultés d'approvisionnement, rendant leur attractivité nettement moindre.
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Très attendu, le bilan saisonnier a apporté une confirmation et une surprise. La confirmation tient dans la performance du segment toutes saisons qui a bondit de 75,1 % pour une PDM historique évaluée à 21 %. Et l'optimisme est de rigueur, le SPP jugeant que ces pneus pourraient légitimement peser environ 30 % du marché sous peu. La surprise concerne le segment hiver qui a lui aussi réalisé une grande année 2021 avec une croissance de 53,8 % et un taux de pénétration stabilisé à 15 points. L'été est en revanche le grand perdant des 12 derniers mois avec des volumes en baisse de 5,2 %.
Des professionnels satisfaits et optimistes
"Autant nous avions déjà connu de telles croissances sur le toutes saisons, autant pour l'hiver la situation est tout à fait exceptionnelle, ajoute Régis Audugé. Il y a eu un vrai travail de fond réalisé par toute la filière pour bien expliquer la loi Montagne, pour avoir un message qui soit pédagogique et audible, et finalement les automobilistes ont adhéré à cette idée".
Concernant encore le toutes saisons, il est aussi à noter qu'il s'en vend désormais durant toute l'année, confirmant que cette technologie n'est plus uniquement perçue comme une alternative au pneu hiver.
Au final, même si le marché n'a pas retrouvé son niveau d'avant crise sanitaire, les professionnels ont de quoi se réjouir. "Nos adhérents sont contents, confirme Dominique Stempfel, président du SPP. D'une part parce que la loi Montagne va se poursuivre donc la croissance va encore être au rendez-vous pour quelque temps. D'autre part, parce qu'on craignait un dérapage de l'hiver vers le toutes saisons et qu'il n'en est finalement rien. Tout ceci les rend optimistes même s'il faut rester vigilant. Les pneumatiques ne vont pas s'user plus vite et les effets de la loi Montagne ne seront plus aussi perceptibles à partir de 2023 ou 2024".
Le poids lourd confirme
A l'instar du TC4, le marché du pneumatique poids lourd a lui aussi réalisé une belle année 2021. Au global, ses ventes ont progressé de 9,3 % alors même que 2020 n'avait pas été un si mauvais exercice. Plus en détails, les volumes d'enveloppes neuves sont en hausse de 12,4 % quand celles rechapées n'ont gagné que 3 %. "La situation du rechapé devient inquiétante mais tous les manufacturiers ont compris l'enjeu de ce sujet et retravaillent leur offre. La dernière édition de Solutrans a bien montré qu'il y avait une réelle prise de conscience et je pense que les choses vont sérieusement s'améliorer", juge Dominique Stempfel.
Par ailleurs, si l'on en parle moins qu'en TC4, la part du toutes saisons continue aussi de grandir en PL. A fin 2021, elle s'élevait ainsi à 37 % contre 33 % en 2020, 26 % en 2019 ou 15 % en 2018. "C'est assez logique puisque, étonnamment, en poids lourd le toutes saisons est moins cher que l'été ce qui favorise son développement", précise Régis Audugé. L'été justement ne s'octroie plus désormais que 37 % des volumes contre 80 % en 2018 alors que l'hiver reste stable à 6 %. Et le SPP de prévoir une réorganisation progressive du mixte de ventes avec des enveloppes été dévolues au transport longue distance et des toutes saisons utilisées pour du régional.
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