Imerys exploitera un gisement de lithium au Royaume-Uni dès 2028
Le groupe de métaux et minéraux industriels français Imerys va exploiter, avec la start-up British Lithium, le plus grand gisement de lithium du Royaume-Uni, dans les Cornouailles. De quoi alimenter un tiers des besoins en batteries électriques du pays, selon l'entreprise française.
L'objectif est de devenir le "premier producteur intégré de carbonate de lithium pour batterie" automobile du Royaume-Uni, a indiqué Imerys, qui a lancé un projet similaire l'an dernier en Europe, situé dans l'Allier (03) dans le centre de la France.
Imerys est propriétaire des terrains où se trouvent les gisements du précieux minéral blanc dans les Cornouailles, où il exploite des carrières de kaolin, utilisé notamment dans la fabrication de la porcelaine. Une partie d'entre elles sont épuisées. Le lithium, qui, après conversion en carbonate ou sulfate de lithium a la particularité de conduire rapidement les électrons de l'électricité des batteries, se situe juste en dessous, incrusté dans des roches de granit et de mica.
La production à ciel ouvert devrait démarrer "fin 2028", a indiqué Alessandro Dazza, le directeur général d'Imerys lors d'une conférence téléphonique avec la presse. Au terme de l'accord, Imerys va prendre 80 % de la société d'exploitation conjointe, et British Lithium, société d'études dirigée par Roderick Smith, gardera les 20 % restant. Aucun chiffre financier n'a été divulgué.
20 000 tonnes d'équivalent carbonate de lithium
Le gisement est estimé à 161 millions de tonnes avec une teneur de 0,54 % d'oxyde de lithium, ce qui permet d'envisager "une durée de vie de la mine supérieure à 30 ans", assure Imerys.
Son objectif est de parvenir à produire "20 000 tonnes d'équivalent carbonate de lithium" par an, la quantité suffisante pour équiper 500 000 voitures électriques par an d'ici la fin de la décennie. Soit un tiers de la demande estimée en batteries au Royaume-Uni d'ici à 2030, et deux-tiers de la production britannique de voitures, qui s'élève à "environ 750 000 véhicules par an" a fait valoir Alessandro Dazza.
"Jusqu'à présent, le Royaume-Uni importait tout son lithium (...) ce projet va changer la donne", a-t-il dit. L'ambition étant de participer à la transition énergétique du pays en supprimant les émissions de CO2 des véhicules utilisant des énergies fossiles comme l'essence ou le diesel.
Depuis 2017, c'est la société de recherche et développement British Lithium qui emploie 18 scientifiques et a déposé sept brevets britanniques et trois internationaux, qui a mené des travaux de forage et d'exploration sur les terrains appartenant à Imerys. Elle a développé un procédé unique assorti d'une unité de production pilote de carbonate de lithium qualité batterie, selon Imerys.
British Lithium a bénéficié du soutien financier de l'agence de l'innovation britannique et du fonds de soutien à l'électrification des véhicules. "Nous allons entrer en discussion à partir d'aujourd'hui pour un soutien futur", a dit Alessandro Dazza.
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Comme pour son projet d'extraction de lithium dans le Massif central en France, baptisé Emili, le projet des Cornouailles devra respecter la norme internationale "Irma", avec des standards miniers sociaux et environnementaux "élevés", a-t-il dit.
"Il s'agira d'une usine intégrée, extraction, conversion et transformation en carbonate de lithium de qualité batterie", a indiqué le patron d'Imerys. Il compte sur des "synergies" entre ce site et celui qui est situé en France, où l'extraction sera souterraine.
À terme, en Cornouailles, 300 à 400 personnes seront employées en direct, selon lui. "Imerys va certainement devenir en Europe la plus grosse société d'exploitation du lithium", a ajouté Alessandro Dazza. Le groupe qui a 14 000 salariés dans le monde, emploie 1 100 personnes au Royaume-Uni, dont 830 en Cornouailles, notamment sur cinq carrières à ciel ouvert.
"Le partenariat entre Imerys et British Lithium va renforcer notre approvisionnement national en minéraux essentiels, étape cruciale dans le cadre du développement de notre industrie de pointe et qui permettra de créer les emplois du futur", s'est félicité le ministre du commerce britannique Kemi Badenoch, cité dans un communiqué d'Imerys.
En Cornouailles, un autre gisement de lithium, géothermal celui-ci, existe, piloté par la société Cornish Lithium, dirigée par un ancien banquier d'affaires, qui cherche aussi à se développer. (avec AFP)
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