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Industrie

Britishvolt évite la faillite

Publié le 2 novembre 2022

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Grâce à un financement à court terme, Britishvolt échappe de justesse à la faillite. Une bouée de sauvetage temporaire pour l’entreprise anglaise spécialisée dans la fabrication de batteries, qui prévoit l’installation, pour 2025, d’une méga-usine de cellules dans le nord de l’Angleterre.
Britishvolt a pour projet l'installation d'une méga-usine dans le nord-est de l'Angleterre.

Une presque bonne nouvelle pour la production de VE britannique. La start up anglaise Britishvolt, menacée de redressement judiciaire, a annoncé mercredi 2 novembre 2022, avoir reçu un financement de court terme. L’entreprise porte un projet de méga-usine de cellules de batteries pour véhicules électriques dans le nord-est de l'Angleterre d'un coût total de 3,8 milliards de livres. "Nous avons obtenu l'investissement nécessaire de court terme qui devrait nous permettre de passer les prochaines semaines, avant (de trouver) une position de financement plus sûre pour l'avenir", a annoncé l'entreprise dans un communiqué, sans donner de détail sur le montant ou la provenance du financement.

 

Les quelque 300 employés de la société travaillant à ce projet ont aussi "accepté volontairement une réduction de salaire temporaire pour le mois de novembre", ajoute le communiqué. "Nous continuons les discussions positives avec des investisseurs potentiels et avons aussi reçu des approches prometteuses de plusieurs autres investisseurs internationaux au cours des derniers jours" pour boucler le financement à plus long terme, précise l'entreprise.

 

Des difficultés en toile de fond

 

Selon plusieurs médias britanniques, l'entreprise était, lundi 31 octobre, au bord du redressement judiciaire après avoir échoué à lever des fonds supplémentaires. L'entreprise avait reconnu en août des difficultés liées aux "conditions du marché, y compris l'inflation galopante et la hausse des taux d'intérêt", invoquant aussi "les incertitudes géopolitiques" et "la crise énergétique mondiale". La start up anglaise avait ainsi repoussé la date de début de production, initialement envisagée dès fin 2023, à 2025.

 

Britishvolt a levé jusqu'ici 200 millions de livres et conclu en janvier un partenariat de long terme avec le spécialiste en bâtiments logistiques Tritax et le géant britannique de la gestion d'actifs Abrdn, portant sur un financement de 1,7 milliard de livres. Le projet a aussi reçu le soutien du gouvernement de l'ancien Premier ministre Boris Johnson, avec un financement chiffré par la presse locale à 100 millions de livres, qui n'a pas encore été versé.

 

Une méga-usine "made in England"

 

Britishvolt a signé des protocoles d'accord en vue d'une collaboration avec les constructeurs automobiles britanniques Aston Martin et Lotus. Elle vise une production annuelle de plus de 300 000 batteries de véhicules électriques à Blyth, au nord de Newcastle, avec une capacité totale de production de 30 GWh d'ici à la fin de la décennie. L'entreprise a annoncé son intention d'employer directement 3 000 personnes et assuré que l'usine permettrait aussi de créer 5 000 emplois indirects au Royaume-Uni.

 

Notons que d'autres projets de méga-usines de batteries ont été lancés dans le pays, dont un par Nissan à Sunderland, au sud de Newcastle, en partenariat avec le chinois Envision AESC, et un autre dans la région des West Midlands (centre de l'Angleterre). Le Royaume-Uni s'est engagé à la neutralité carbone pour 2050 et interdira dès 2030 la vente de nouvelles voitures à essence et diesel.

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