Saga Automobiles souffle ses 90 bougies en musique
Le secret aura été préservé jusqu’au dernier moment pour les 950 invités réunis sous le chapiteau installé devant la concession Peugeot de Thouars (79). Après avoir assisté à une rétrospective historique sur la concession Saga Automobiles, ils ont eu la surprise de voir Patrick Bruel arriver sur scène. La salle s’enflamme et le concert privé durera plus d’une heure. Pari gagné pour la famille Talbot.
Ancré dans son territoire
Pour fêter ses 90 ans, le 9 septembre 2021, la concession a donc vu grand. Il ne s’agit pourtant pas de la plus grande du genre : ses 62 salariés répartis entre trois sites -Thouars, Parthenay (79) et Loudun (89)- génèrent un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Chaque année, ils vendent 650 à 700 VN et 1 000 VO. "C’est peu. Et nous sommes peut-être le seul concessionnaire Peugeot à atteindre ce résultat sur trois sites. Mais c’est parce que nous sommes installés dans une zone rurale", précise Thierry Talbot, pdg de Saga Automobiles.
Lors de la récente signature des nouveaux contrats de concession, ayant suivi la dénonciation des précédents par Stellantis, l’entreprise fait partie de celles désignées pour rester dans le giron du constructeur, sans investissement supplémentaire. Une source de fierté pour Thierry Talbot, qui souligne que "les constructeurs ont compris l’importance des petites entreprises comme la nôtre en milieu rural". La souplesse de sa structure et une gestion très stricte lui permet aussi d’atteindre de meilleurs taux de rentabilité que ceux de groupes concessionnaires beaucoup plus importants.
Trois activités complémentaires
Cette entreprise familiale, fondée en 1931 par Jeanne et René Géront, s’est progressivement développée en suivant les évolutions de l’automobile. Ainsi, le garage quittera d’abord son site historique pour un sur-mesure en 1985. Ensuite, elle s’implantera à Loudun (1989), puis à Parthenay (1999). Enfin, elle emménage dans son nouveau siège, construit à la norme Blue-Box Ambitions, en 2017. Cet espace de 11 500 m2 accueille hall d’exposition, studio photo, ateliers mécanique et carrosserie, magasin de pièce de rechange, centre de lavage et bornes de recharge pour les véhicules électrique.
Aujourd’hui, la famille gère parallèlement une entreprise d’usinage (fondée par Jean Talbot et son père Maurice) en 1976, ainsi qu’une autre de distribution de pièces de rechange auto (créée par le père) en 1954. C’est cette activité qui représente aujourd’hui la majorité des 93,6 millions d’euros du chiffre d’affaires du groupe. Autodistribution Talbot est aujourd’hui le huitième distributeur du groupement. Il emploie 260 salariés répartis entre quatorze sites, implantés dans cinq départements de l’Ouest.
Frontières et synergies entre activités
"Il existe des synergies entre la concession et la distribution de pièces. Mais j’ai toujours veillé à respecter un cordon étanche entre les deux activités", explique Thierry Talbot. Les deux canaux de vente sont différents, mais les deux entreprises partagent la logistique et s’apportent mutuellement des affaires. "Certains véhicules sont vendus via le réseau de distribution et lorsque la concession doit s’approvisionner en produits non-référencés par le constructeur, nous nous tournons vers le groupement. Mais jamais je n’ai regardé la différence de prix d’un filtre entre Peugeot et Autodistribution", précise-t-il.
Actuellement, le tandem de dirigeants Thierry Talbot et Pierre-Marie Bretaudeau prépare sa succession. Son fils, Pierre-Olivier Talbot a intégré l’activité Autodistribution depuis huit ans. Tandis que son frère Jean-Mathieu est associé à la direction de la concession depuis deux ans. Ce dernier a travaillé pendant six ans chez Danone. "Je suis passé du terrain au siège, avec des responsabilités dans les domaines des achats et de la logistique… C’est très formateur", affirme Jean-Mathieu Talbot. A terme, le duo de jeunes dirigeants est appelé à devenir polyvalent sur les deux activités.
Côté concession, tous sont particulièrement vigilants sur l’actualité de Stellantis. Accrocheront-ils un second panneau ? Pensent-ils encore à étendre leur zone de chalandise ? "Nous étudierons toutes les opportunités, mais nous ne voulons pas non plus faire n’importe quoi. Il n’est pas question de menacer notre qualité de service et la satisfaction de nos clients en grossissant à tout prix", déclare Thierry Talbot. C’était bien l’un des messages de la soirée anniversaire. Pas question pour Saga Automobiles de "casser la voie" qu’elle poursuit.
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