Pourquoi le groupe Legrand veut déployer un label VO premium ?

Il y avait, certes, le message de l'arrivée sur le segment du nautisme, mais pas uniquement. Lors de sa conférence annuelle, organisée le 3 mars 2023, le groupe Legrand a également fait l'annonce d'un label VO. Entièrement dédié aux voitures d'occasion premium, celui-ci fera son apparition en juin prochain, selon Franck Prunotto, directeur général opérationnel.

Tout commencera par deux premiers emplacements. Le groupe manceau l'installera d'abord à Caen avant d'enchainer par Lisieux, deux villes du Calvados. Dans la première, le label VO – dont le nom reste à définir – prendra place dans l'actuelle concession Ford fraichement reprise à Didier Berrezai. Devenue trop grande au regard du volume d'activité de la marque à l'ovale, elle accueillera cette offre de voitures d'occasion en plus de Can-Am.

En ce qui concerne la seconde affaire, le groupe de distribution attend la livraison d'un nouveau bâtiment. Lui aussi réalisé pour le compte de Ford, il hébergera en plus ce label et son parc de véhicules. "D'autres panneaux seront présents sur ce site", précise Franck Prunotto, lors d'un entretien accordé au Journal de l'Automobile.

Alimenté par des reprises et des achats

Derrière ce projet de label, il y a la volonté d'expansion de l'opérateur. En effet, le groupe familial souhaite couvrir ces nouvelles villes avec une offre qui aurait du mal à trouver sa place dans son fief. "Nous ne pouvons pas lancer une telle idée au Mans où nous représentons BMW avec une grande notoriété, explique le directeur général opérationnel. A Caen et à Lisieux, comme à Nantes probablement par la suite, nous avons plus de liberté".

Les concessions BMW seront justement mises à profit. Les reprises de véhicules hors marque captive cesseront de partir vers les marchands. Elles alimenteront les points de vente du label pour être valorisées auprès de particuliers. Le stock sera également constitué d'achats effectués à l'extérieur.

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Le label va reposer sur des promesses fortes. Celle d'une remise en état aux normes du premium. Le groupe s'autorisera même à mettre à profit des distributeurs des marques concernées. Pour acquérir des pièces détachées, d'une part, mais aussi pour effectuer des travaux appelant à certaines compétences propres. A quelques exceptions près, les voitures d'occasion auront au maximum 10 ans et 120 000 km.

150 ventes la première année

Les modes de distribution et de livraison aussi feront l'objet d'un soin particulier. "Nous devons faire de nos points de vente des lieux de vie et garder une forte présence humaine dans le parcours", insiste Frank Prunotto. Des technologies sont en test pour vendre à distance, notamment des lunettes connectées. "A distance, les clients doivent pouvoir découvrir le véhicule comme nous le voyons sur place et pas avec de simples fichiers photos", détaille-t-il.

D'ici au lancement, Cetelem devrait connecter sa calculatrice pour les propositions de financement. Opteven se chargera de garantir les véhicules. Deux commerciaux à Caen et un autre à Lisieux feront vivre l'activité. "Nous mutualisons les ressources en coulisses. De fait, tout le concept requiert peu d'investissement", commente le directeur général opérationnel. D'après les estimations du groupe Legrand, 100 à 150 transactions devraient être bouclées la première année. Un volume jugé suffisant pour être profitable tout en prenant le temps de parfaire le schéma.