Peugeot : "Nous avons besoin de rentabilité"

JA : Quel regard les distributeurs portent-ils sur les performances de Peugeot en 2011 ?

JCH : Concernant l’activité VN, l’année 2011 aura été assez différente entre nos deux segments de clientèles avec d’un côté une certaine difficulté sur le marché des particuliers – principalement sur le B avec la fin de vie de 207 à gérer -, et de l’autre, une performance que nous avons bien tenue et même améliorée sur les sociétés. En animation interne, 2011 n’aura pas été une année facile à travailler du fait de plusieurs soucis d’approvisionnement, notamment liés aux problèmes de certains fournisseurs touchés par la catastrophe de Fukushima. Cela n’aura pas non plus été une année facile à animer pour le constructeur, notamment en début d’exercice, du fait de la sortie prime à la casse mal estimée, puis en parallèle, un objectif un peu trop ambitieux.

JA : La marque avait donc mal appréhendé le marché…

JCH : Ceci dit, nous avons eu un vrai dialogue continu avec Olivier Veyrier et ses équipes du commerce Peugeot France pour essayer de trouver ensemble, chaque mois, les réglages nous permettant de tenir la meilleure performance "accessible". Nous avons par ailleurs terminé l’année sur un dernier quadrimestre marqué par plusieurs tendances positives comme un rythme de commande 207 en nette progression ou encore avec une vraie bonne tenue sur la durée de nos offres sur les segments supérieurs 3008, 5008, 508 et sur le VU.

JA : Quelle devrait être le niveau de profitabilité moyen dans le réseau ?

JCH : Sur la rentabilité, nous devrions terminer en moyenne réseau toutes activités, autour de 1,20 % (ndlr : contre 1,40 % à fin 2010). Nous avons besoin de rentabilité, notamment pour investir dans la nouvelle image que nous devons finaliser cette année.

"Performer au-delà de la moyenne du marché"

JA : Comment s’annonce justement l’année qui débute ?

JCH : Pour 2012, nous avons plusieurs axes possibles pour reprendre des parts de marché : poursuivre sur le trend positif du rythme de commandes de fin 2011, profiter de 208 pour accélérer fortement sur le segment B, puis exploiter au maximum des offres différenciantes comme nous sommes en train de le faire avec Peugeot & Go. En synthèse, armés de ces atouts et organisés dans le cadre d’un travail continu avec le constructeur, nous comptons bien avoir un triptyque produits-moyens commerciaux-communication particulièrement "affuté" en 2012 pour performer au-delà de la moyenne du marché.

JA : Au niveau de l’exploitation, comment évolueront, selon vous, les autres activités des distributeurs ?

JCH : Concernant le VO, nous avons bien redressé les résultats de notre activité l’an dernier et avons bien l’intention d’aller plus loin en 2012 en développant notamment nos volumes. Pour ce qui est de l’après-vente, nous sommes sur le trend de la baisse structurelle du marché mais, là aussi, avec un programme de travail fixé pour 2012, nous voulons reconquérir des parts de marché. Concernant la partie pièces de rechange, nous continuons à professionnaliser cette activité pour améliorer notre commerce tant vers nos propres ateliers, notamment par la coordination marketing de nos offres APV et PR, que vers nos clients BtoB pour continuer à leur proposer le meilleur rapport prix / taux de service. Côté qualité de service, dimension qu’il ne faut pas oublier, c’est l’objet d’un travail de fond que nous continuerons bien-sûr en 2012 pour poursuivre dans le sens de la très nette amélioration enregistrée sur les cinq dernières années.

JA : Quels seront les chantiers qui animeront le réseau Peugeot cette année ?

JCH : Au-delà des axes déjà évoqués dans les différents métiers, il y a effectivement plusieurs chantiers transversaux prévus pour 2012. Notamment améliorer le fonctionnement de la relation entre concessionnaires et agents, accélérer le chantier du CRM et garder notre coup d’avance sur internet. Nous allons aussi travailler à améliorer la productivité de nos outils informatiques, mais aussi améliorer la rentabilité du réseau, à la fois en développant nos chiffres d’affaires et nos marges, mais également en travaillant à l’optimisation de nos structures et de nos organisations, en nous concentrant sur ce qui a de la valeur ajoutée pour le client, notamment au travers du déploiement de la méthode lean.