Le CNPA milite pour une réouverture des showrooms dès le 12 novembre 2020
Après avoir poussé un ouf de soulagement suite à la reprise de l’activité dans les services de l’automobile au début de l’été, le secteur retrouve les angoisses du printemps. Pour autant les professionnels ont appris de ce premier confinement et clairement, les préoccupations d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier. "Cet automne le souci principal n’est pas le sujet de la trésorerie comme c’était le cas. Le plan de soutien, le chômage partiel, le fonds de solidarité ont bien joué leur rôle et toutes ces aides ont été positives. Mais nous n’écartons pas pour autantles difficultés dans nos comptes de résultats", annonce Francis Bartholomé, président national du CNPA. Les professionnels imaginaient un dernier trimestre moyen mais gérable. Avec ce nouveau coup dur, les conséquences seront sans doute plus graves.
Des progrès ont eu lieu, depuis le premier confinement. La possibilité de louer, de vendre des pièces, de réparer, de livrer des produits est une énorme évolution qui n’est toutefois pas sans complications. "Je ne suis pas certain que les clients soient désireux de consommer et dans ce cadre que va-t-il se passer dans les deux semaines qui vont venir ? Le commerce a déjà montré des signes de faiblesses sur la fin du mois d’octobre et les commandes sont très en berne. Dans les ateliers, l’entretien et la réparation ont atteint 80 % de l’activité normale. Nous voyons bien que les rendez-vous actuels sont en passe d’être éclusés, mais que les nouvelles prises de rendez-vous sont en berne", poursuit le président du CNPA.
Ouvrir les showrtooms mais avec des limites
Pour éviter l'engorgement, le CNPA prépare actuellement un dossier à présenter au gouvernement, qui permettrait aux distributeurs d’ouvrir les showrooms avec une limite de 10m² par visiteur. Il faudrait dans ce cadre que le commerce automobile puisse être placé dans la catégorie des ERP 5 (établissement recevant du public mais avec une densité de visiteur très faible) comme par exemple les distributeurs allemands l'ont obtenu du gouvernement Outre-Rhin.
Un dossier qui met en lumière certaines incohérences de ce nouveau confinement avec des décisions interministérielles qui font appel à l'Economie, l'Intérieur et les bien sûr les Transports. "Nous sommes face à un cloisonnement excessif de l'appareil d'Etat, ce qui explique que les textes ne sont pas décidés en bonne coordination avec toutes les parties prenantes", remarque Xavier Horent, délégué général de l'organisation syndicale.
Ainsi, par exemple, le cas des loueurs de courte durée, que le CNPA avait réussi à intégrer dans le plan de soutien au tourisme, mais qui ne peuvent prétendre au chômage partiel, ni au fonds solidarité, réservés aux entreprises de moins de 50 salariés. Or, dans ce secteur, le système de franchise est légion, mais la prise en compte de l'aide ne fait pas la distinction entre la tête de réseau et les franchisés.
Des incohérences relevées
Du côté des stations-service, l'incohérence est de mise également. La vente d'alcool leur est interdite alors que la grande distribution qui distribue du carburant continue d'en proposer à la vente. "Or, la vente d'alccol pèse pour 40 % du chiffre d'affaires d'une station-service, hors carburant", fait remarquer Francis Bartholomé. Sans parler des auto-écoles, qui peuvent amener des candidats à passer leur permis de conduire mais ne sont pas autorisées à poursuivre les cours alors qu'il s'agit du même véhicule !
Beaucoup de sujets sont donc à clarifier et devraient être mis sur la table lors du comité de filière qui se déroulera le vendredi 6 novembre 2020 avec les acteurs des services et de l'industrie. Lors de cette réunion, le CNPA va également demander officiellement que 2021 soit une année blanche en terme de taxes (durcissement du malus) pour permettre à la filière de respirer. "Il serait de bon ton de ne pas complexifier davantage le commerce. Si les industriels produisent, au bout du compte, ce sont des clients qui achètent. Il est grand temps d'adopter une feuille de route conforme aux attentes des clients et de la filière", remarque le président national du CNPA. Alors que les emplois dans les services pèsent plus du double de ceux dans l'industrie automobile, seule l'industrie a finalement accès aux fonds de modernisation créé par le gouvernement au printemps dernier. Visiblement les services en ont assez de passer après la production.